Titre | Pourquoi vient-on voir l'Everest ? Représentations collectives et pratiques touristiques dans la région du Khumbu | |
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Auteur | Etienne Jacquemet | |
Revue | Revue de Géographie Alpine | |
Numéro | vol. 105, no 3, 2017 Montagnes et montagnards des Suds dans la mondialisation touristique : imaginaires et pratiques | |
Résumé |
Au-delà de la fascination portée à la dimension du sommet lui-même, cet article propose d'explorer les différentes motivations qui conduisent chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs à se rendre dans la région népalaise de l'Everest (Khumbu). En s'appuyant sur l'analyse des représentations collectives des touristes, cet article montre que le Khumbu rassemble les différents principes propres aux hétérotopies (Foucault, 1967). Longtemps, inconnue et interdite, cette région aux paysages empreint de religiosité attire parce qu'elle est aujourd'hui encore perçue par de nombreux touristes comme un véritable paradis perdu. Ces éléments sont propices aux processus de recréation physique et morale, mais aussi de distinction sociale qui permettent aux trekkeurs - de façon plus ou moins consciente, temporaire et performative - de se sublimer. Le succès et l'ouverture croissante de la région de l'Everest et de ses habitants à la mondialisation, qui pourraient en toute logique remettre en cause le sens et les principes mêmes de cette hétérotopie, ne semblent néanmoins pas altérer l'expérience des trekkeurs dont la pratique repose pourtant sur une rupture avec les lieux et les temporalités du quotidien. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Beyond a simple fascination with the height of the summit itself, this article aims to explore the various sources of motivation that lead tens of thousands of visitors to come to the Everest (Khumbu) region of Nepal every year. Drawing on an analysis of collective representations by tourists, this article will show that the Khumbu region combines various principles of heterotopias (Foucault, 1967). This region, long unexplored and closed to outsiders, and its landscapes infused with religiosity, attracts tourists because it is still largely seen as a genuine lost paradise. These elements are conducive to the processes of physical and mental renewal, in addition to social distinction which allows trekkers –in a more or less conscious, temporary, or performance-based manner– to push themselves to their limits. The popularity and increasing openness of the Everest region and its inhabitants to globalisation, which could theoretically call into question the meaning and very principles of this heterotopia, do not seem to affect the experience of trekkers, despite the fact that their practices are based on a complete break with the places and time frames of their everyday life. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rga/3834 |