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Titre Dans les pas de l'enfant : la voix philosophique de Cavell
Auteur Veena Das, Marco Motta, Yves Érard
Mir@bel Revue A contrario
Numéro no 25, 2017/2 L'éducation et la figure de l'enfant chez Wittgenstein et Cavell
Rubrique / Thématique
Articles
Page 127-144
Résumé Cet essai a pour objectif d'interroger la manière dont le livre Little Did I Know (2010), que Stanley Cavell décrit comme une autobiographie philosophique, est imprégné de la voix de l'enfant, une voix constitutive de la découverte que fait Cavell des enjeux de la pratique de la philosophie. En effet, la question de savoir si quelqu'un comme lui a le droit de faire de la philosophie est liée à celle de savoir comment l'existence peut être revendiquée. Parce que l'apprentissage d'une « menace mortelle » qu'une telle proximité avec la mort constitue le point de départ de son écriture : se donnant à lui-même la permission de s'en aller, il se donnerait ainsi les moyens de trouver les mots qui seront, d'une certaine façon, les mots justes. Au travers de la voix de l'enfant, la question relative au fait de devoir apprendre à absorber un savoir démesuré, qui est aussi celle de savoir comment les blessures et les injustices accumulées dans l'enfance peuvent être reconnues à l'âge adulte, se pose avec acuité. Quelles sont les tragédies des enfants ? Et peut-on faire de la philosophie depuis la région féminine de soi-même ? Cet essai a pour ambition de lire le texte de Cavell comme un texte qui révèle comment la mémoire et l'oubli peuvent être équilibrés dans un texte qui revendique de faire de la philosophie en faisant une autobiographie.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper asks how the book, Little Did I Know (2010), which Stanley Cavell describes as a philosophical autobiography, is suffused by the voice of a child, a voice that constitutes the conditions for discovering what Cavell's stakes are in doing philosophy. Indeed, the question of whether or not someone like him has a right to do philosophy touches on the question of how existence is to be reclaimed. Because his apprenticeship of a « mortal threat » to what such nearness to death might reveal, constitutes a departure in his writing: giving himself the permission to leave is somehow tied to the ability to find words that will somehow be the right words. Through the voice of the child, there is an interesting matter that concerns the learning to absorb inordinate knowledge, which is as well a matter of how the hurts and injustices accumulated in childhood are to be acknowledged in one's adulthood. What are children's tragedies ? And can one do philosophy from the female region of the self ? This paper aims at reading Cavell's text as a text disclosing how is remembering and forgetting to be balanced in an autobiography that is making claims of doing philosophy through autobiography.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ACO_172_0127