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Titre L'acquisition du langage chez Stanley Cavell : confusion scolastique et réflexivité critique
Auteur Yves Érard
Mir@bel Revue A contrario
Numéro no 25, 2017/2 L'éducation et la figure de l'enfant chez Wittgenstein et Cavell
Rubrique / Thématique
Articles
Page 159-189
Résumé La figure de l'enfant traverse la dernière philosophie de Wittgenstein et imprègne toute celle de Cavell. Les grands yeux que l'enfant pose sur son nouveau monde viennent interroger notre usage adulte des mots et du monde. Cavell pense que les réponses que donne la philosophie doivent être très attentives aux questions que nous adressent l'acquisition du langage. L'enfant n'apprend pas à parler en accumulant du vocabulaire. Cavell, comme Wittgenstein, nous met en garde contre cette fausse image que nous nous faisons de la transmission de nos mots et à laquelle nous succombons trop facilement, mais de manière plus intime puisque la figure de l'enfant s'incarne dans ses propres enfants. Cet article traite de cette confusion scolastique et de la réflexivité critique qu'impose toute réflexion sur le langage ordinaire pour montrer combien nous n'échappons pas aux pièges qu'il nous tend et que ce « nous » n'a rien de personnel. Les doutes que nous entretenons à l'égard de nos mots de tous les jours sont des doutes sérieux. Pas un doute méthodique, mais un scepticisme vécu dont l'aspect apparaît dans la figure de l'enfant pour peu qu'on apprenne à le voir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The figure of the child runs throughout the last philosophy of Wittgenstein and irrigates Cavell's entire work. The way children look at their brand new world with wide opened eyes, questions our adult way of using the words and the world. Cavell thinks that philosophy should pay deep attention to the kind of answers our acquisition of language requires. The child does not learn to speak by accumulating new words. As Wittgenstein does – but in a more intimate manner, as the figure of the child has the face of his own children – Cavell warns us against this wrong picture of our inheritance of words. This paper deals with this kind of scholastic confusion and with the sort of critical reflexivity that the reflection on ordinary language demands. It tries to demonstrate that we don't get easily away from the traps that ordinary language sets to us (this « we » is nothing personal). The doubts we have about our everyday words have to be taken seriously. They are not methodological doubts, but an experienced skepticism that can appear on the face of a child if one learns to see it.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ACO_172_0159