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Titre Entre reconnaissance et possibilité de faire mal : l'expérience de l'altérité dans le cas d'une ancienne prisonnière politique de la dictature chilienne
Auteur Diego Bravo, Ximena Faúndez, Evelyn Palma, Jean-Luc Brackelaire
Mir@bel Revue Cahiers de psychologie clinique
Numéro no 50, 2018/1 Psychopathologies actuelles
Rubrique / Thématique
Psycho-traumatismes
Page 151-183
Résumé Selon une méthodologie qualitative de type biographique, l'article analyse sur le mode du cas unique le récit de vie d'une femme de 73 ans qui fut prisonnière politique et torturée lors de la dictature civile et militaire chilienne. On cherche à cerner le sens que prend l'autre comme altérité dans son expérience subjective. En premier lieu, c'est la figure de l'autre qui apparait dans le récit de prison, de torture et de violence politique. Dans ce cas, l'altérité se vit dans le passage entre des lieux de confort et d'appui, comme dans la camaraderie politique, et d'autres caractérisés par la violence et la crudité incarnés dans le rôle du tortionnaire et des forces armées. Une situation particulière se produit lorsque l'agresseur est paradoxalement perçu comme un être bon. En deuxième lieu, l'altérité se présente a posteriori, en aval de la situation de violence politique, dans la transmission de cette expérience. Elle prend forme dans le rôle du témoin, comme une expérience réparatrice associée à la reconnaissance qu'elle implique mais à la fois redoutée en raison du risque de « faire mal » au récepteur du récit. En troisième lieu, le cadre de la recherche se présente comme une instance particulière qui fait apparaître la rencontre entre le participant et un autre, chercheur, qui, à l'image de ce qui se produit dans le cas précédent, outre son rôle de chercheur, fait office de témoin.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Between acknowledgement and the possibility of doing harm: the experience of alterity in the case of a former political prisoner of the Chilean dictatorshipAccording to a qualitative methodology of a biographical type, in ‘the unique case' mode, this article analyses the life story of a 73-year-old woman who was a political prisoner and tortured during the Chilean civil and military dictatorship. We seek to determine the sense that the other takes on as alterity in her subjective experience. In the first place, it is the figure of the other who appears in the account of prison, torture and political violence. In this case, alterity is lived in the passage between places of comfort and support, as in political camaraderie, and others characterized by the violence and brutality the role of the torturer and the armed forces incarnated. A particular situation occurs when the aggressor is paradoxically perceived as a good being. In the second place, the alterity presents itself a posteriori, downstream from the situation of political violence, in the transmission of that experience. It assumes a form in the role of witness, as a reparative experience associated with the acknowledgement it implies but at the same time dreaded because of the risk of “harming” he who the account is aimed at. Thirdly, the research context is presented as a particular instance showing the encounter between the participant and another, a researcher, who, as occurred in the previous case, in addition to his role of researcher, serves as witness.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPC_050_0151