Titre | La rénovation urbaine, entre délogement et relogement. Les effets sociaux de l'éviction | |
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Auteur | Agnès Deboulet, Claudette Lafaye | |
Revue | L'Année sociologique | |
Numéro | Vol. 68, no 1, 2018 L'expulsion : une expérience contemporaine ? | |
Rubrique / Thématique | Études réunies et présentées par Thomas Aguilera, Florence Bouillon et Martin Lamotte |
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Page | 155-184 | |
Résumé |
Alors que le Programme national pour la rénovation urbaine est souvent analysé, en France, à travers le prisme des politiques de relogement et de mixité sociale, cet article se focalise sur les effets sociaux d'un processus qui inclut le délogement des locataires et la démolition des immeubles de logement social dans lesquels ils résident. À partir d'une enquête par questionnaires et entretiens, réalisée auprès de la population relogée d'une tour d'habitation située dans un grand ensemble d'Île-de-France, l'article montre que, même balisé par des garanties de relogement dans la commune, le délogement est un processus d'éviction dont les traces demeurent prégnantes bien après que les locataires aient intégré un nouveau logement social. En effet, à la différence des procédures d'expulsion qui, en France, se fondent sur l'illégalisme de la situation résidentielle, l'éviction concerne des résidents en titre, privés de leur droit à résider en raison d'une rationalité exogène. Après s'être intéressé aux éléments de fabrication de l'insécurité résidentielle, l'article en explore les différentes conséquences dans le temps en croisant la perte de la protection résidentielle avec les éléments qui fabriquent de l'attachement. Il examine également les modalités du détachement progressif du précédent lieu de vie en soulignant sa dimension expérientielle nouvelle et la façon dont elle est surmontée par les ménages. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
While the National Program for Urban Renewal is often addressed, in France, through the lenses of relocation policies and social mixing, this article emphasizes social effects of a process that requires renters to be moved from their flats before the demolition of the social housing blocks or towers. This contribution relies on a survey both quantitative and qualitative that has been undertaken among the rehoused population of a large social housing estate in the Île-de-France region (Paris). The analysis reveals that, even with guarantees of rehousing within the same municipality, displacement can be considered as an eviction process which traces still have resonances long after that tenants have entered their new social housing. Evictions differ from expulsion procedures that, in France, are rooted on the illegality of the residential position or tenure. Indeed, evictions tackles permanent residents, long entitled to stay in a place but denied the right to reside because of an external decision. The paper explores in a first place the elements contributing to create residential insecurity among protected social tenants. It highlights key consequences and temporalities of this policy which include the loss of residential protection with elements leading to place attachment. It does also examine the modalities of progressive detachment of the former residence and neighbourhood by underlying its new experiential dimension and the way it is overcome by the residents. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANSO_181_0155 |