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Titre Social banishment and the US “Criminal alien”: norms of violence and repression in the deportation regime
Auteur David C. Brotherton
Mir@bel Revue L'Année sociologique
Numéro Vol. 68, no 1, 2018 L'expulsion : une expérience contemporaine ?
Rubrique / Thématique
Études réunies et présentées par Thomas Aguilera, Florence Bouillon et Martin Lamotte
Page 185-210
Résumé Cet article mobilise les données issues d'un travail d'observation participante au sein d'audiences d'expulsion de migrants dans le nord-est des États-Unis en se focalisant sur deux thématiques : (i) l'émergence d'un régime de déportation et ses mécanismes de violence structurelle et (ii) les normes de la violence dans les espaces de ce régime de déportation. Par régime de déportation, nous faisons ici référence aux systèmes et pratiques institutionnels créés par l'émergence d'un état de sécurité exceptionnel, aux appareils et rituels discrets et peu discrets utilisés pour discipliner les esprits et les corps des travailleurs immigrants avec ou sans papiers, et leurs conséquences collatérales. La violence structurelle se réfère aux arrangements systémiques qui infligent des dommages sociaux aux individus en les privant de leurs droits fondamentaux à l'existence, conduisant souvent à leur mort prématurée. L'article explore différentes formes de violence dans les espaces sociaux où le régime exerce son pouvoir presque incontrôlé. Il soutient que la violence qui découle du régime a un impact important non seulement sur les non-citoyens immigrants, mais aussi sur les citoyens immigrants et les citoyens non-immigrants. Cette violence structurelle induit un effet de spirale et d'amplification qui diffuse un large éventail de relations sociales, car son pouvoir intimide, terrorise, contient et subordonne des individus et des communautés, les soumettant à son mandat imposé par l'État pour retirer des éléments « indésirables » du corps social. Ces politiques et pratiques, parrainées par l'État, visent à déshumaniser, désorienter, distraire, humilier et intimider et ne sont pas les conséquences involontaires de politiques autrement rationnelles et mesurées visant le bien commun.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
In this contribution, I interpret data from an ongoing participant observation study of deportation hearings in the North-East United States using two analytical themes: (i) the emergence of the deportation regime and its mechanisms of structural violence, and (ii) the norms of violence in the spaces of the deportation regime. By deportation regime I am referring to the institutional systems and practices created under the emergence of an exceptional security state and the discrete and not so discrete apparatuses and rituals employed to discipline the minds and bodies of documented and undocumented immigrant labor and the collateral consequences that result. Whereas structural violence refers to the systemic social arrangements that inflict social harm on individuals by depriving them of their basic human rights to exist, often leading to their premature deaths. In my analysis, I focus on the various forms of violence in the social spaces where the regime exerts its almost unchecked power. I argue that the violence that flows from the regime has an extraordinary impact not only on immigrant non-citizens but also on immigrant citizens and non-immigrant citizens. This structural violence has a spiraling and amplifying effect, infecting a wide range of social relations as its power intimidates, terrorizes, contains and subordinate individuals and communities, subjecting them to its state-enforced mandate to remove “undesirable” elements from the social body. Such state-sponsored policies and practices aim to dehumanize, disorient, distract, humiliate and intimidate and are not the unintentional consequences of otherwise rational and measured policies aimed at the common good.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANSO_181_0185