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Titre Chapitre 1. Évaluation générale de la situation macroéconomique
Mir@bel Revue Perspectives économiques de l'OCDE
Numéro no 93, 2013
Page 11-77
Résumé ● En l'absence d'événements négatifs, la croissance dans les économies avancées devrait se redresser graduellement à partir de la mi-2013 et tout au long de l'année 2014, confortée par le soutien persistant apporté à l'activité par des politiques monétaires accommodantes, par l'amélioration de la situation sur les marchés de capitaux et par le rétablissement progressif de la confiance.● Sur le plan de la reprise, les situations des différents pays restent contrastées, les États-Unis devant probablement enregistrer une expansion plus rapide que d'autres grandes économies de l'OCDE. Dans la zone euro, la croissance reste entravée par les effets durables de la crise qu'elle a connue, l'effet de freinage persistant exercé par l'assainissement des finances publiques et l'atonie des marchés du crédit. Divers facteurs liés à l'action publique vont probablement entraîner une irrégularité de la trajectoire de croissance au Japon. Sur fond général d'amélioration qui ne sera que modeste et progressive, les perspectives de croissance sont également divergentes dans les économies de marché émergentes, la Chine arrivant en tête tandis que l'expansion des autres est limitée par des facteurs structurels, une tendance à la stagflation se manifestant même dans certaines économies.● Les marchés du travail devraient se raffermir doucement aux États-Unis et au Japon, mais le chômage continuera sans doute d'augmenter dans la zone euro, pour ne se stabiliser qu'en 2014 à un niveau très élevé. Il est essentiel que soient mises en œuvre des réformes structurelles pour empêcher que le chômage conjoncturel ne prenne un caractère structurel.● L'inflation va progressivement dériver à la hausse par rapport au faible niveau auquel elle s'établit actuellement aux États-Unis, tandis qu'au Japon, la déflation pourrait céder la place à une inflation sous-jacente légèrement positive sous l'effet d'une politique d'assouplissement monétaire énergique. En revanche, l'inflation devrait rester très faible dans la zone euro. Les taux d'inflation seront vraisemblablement très disparates dans les grandes économies de marché émergentes.● La politique monétaire doit conserver une orientation exceptionnellement expansionniste aux États-Unis. Toutefois, le rythme auquel l'assouplissement se poursuivra par le biais d'achats d'actifs supplémentaires devra peut-être ralentir progressivement. Un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire est nécessaire dans la zone euro, les taux d'intérêt devant être réduits autant que possible et les achats d'actifs effectués de manière conforme à la nature de la zone euro. La stratégie d'assouplissement monétaire quantitatif et qualitatif adoptée récemment au Japon s'imposait depuis longtemps et devrait contribuer à la réalisation du nouvel objectif d'inflation.● Les pays devraient respecter leurs engagements en matière d'assainissement budgétaire structurel, tout en laissant les stabilisateurs automatiques jouer à plein. Aux États-Unis, il faudrait atténuer les effets préjudiciables exercés sur la croissance par les coupes automatiques généralisées dans les dépenses budgétaires, et un plan budgétaire à long terme crédible doit être établi ; au Japon, l'assainissement des finances publiques devrait commencer en 2014, comme prévu, et un plan budgétaire à moyen terme crédible est nécessaire pour préserver la confiance des marchés face aux difficultés soulevées par la dynamique de la dette ; enfin, dans la zone euro, l'assainissement structurel devrait se dérouler comme prévu à un rythme plus lent et devrait atteindre en 2014 un stade permettant un recul des ratios d'endettement sur le long terme, pour l'ensemble de la zone et pour la plupart de ses États membres.● Les risques de divergence par rapport aux perspectives restent orientés de manière prédominante à la baisse, même s'ils se sont réduits du fait des mesures prises par les autorités monétaires dans la zone euro et du règlement du problème du mur budgétaire aux États-Unis.● Des risques de dégradation par rapport aux prévisions subsistent dans la zone euro et certains événements pourraient encore déclencher des interactions négatives entre les banques faiblement capitalisées, les finances publiques, la sphère réelle de l'économie et les risques de sortie de la zone euro. L'adoption de nouvelles mesures et la poursuite du renforcement des institutions sont nécessaires pour réduire ces risques, notamment en accélérant la mise en place d'une union bancaire à part entière. La mise en œuvre de réformes structurelles demeure cruciale pour remédier aux déséquilibres économiques sous-jacents entre le cœur et la périphérie de la zone euro, même si des progrès ont été accomplis dans les pays de la périphérie.● L'éventualité d'une instabilité des marchés obligataires à l'approche de la sortie des dispositifs de politique monétaire non conventionnels constitue également un risque orienté à la baisse ; si les rendements des titres de la dette publique des États-Unis devaient connaître une hausse brutale, les conséquences pourraient être lourdes pour l'économie mondiale.● Les politiques budgétaires demeurent également une source de risques, liés à l'incertitude qui entoure l'impact du mauvais ciblage des réductions des dépenses publiques aux États-Unis et la situation intenable des finances publiques au Japon.● Enfin, le taux de croissance potentiel, devenu plus incertain depuis le déclenchement de la crise mondiale, constitue un risque commun aux pays de l'OCDE et aux économies de marché émergentes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PERS_093_0011