● La croissance dans les pays actuellement non membres de l'OCDE restera supérieure à celle enregistrée dans les pays membres, mais l'écart se réduira sensiblement au cours des décennies à venir. Alors qu'elle dépassait encore 7 % par an récemment, la croissance dans les pays non membres de l'OCDE pourrait tomber aux alentours de 4½ pour cent par an en 2030. Jusque vers 2020, c'est la Chine qui devrait avoir le plus fort taux de croissance parmi les grands pays, mais elle pourrait ensuite être doublée par l'Inde.● La Chine passera probablement devant les États-Unis pour devenir la plus grande économie mondiale d'ici à quelques années et l'Inde a probablement dépassé récemment le Japon pour se placer au troisième rang. Au début des années 2030, le PIB combiné des BRIIC devrait être à peu près égal au PIB de la zone de l'OCDE (avec les pays membres actuels), alors qu'il représente un peu plus de la moitié de ce dernier actuellement.● Entre aujourd'hui et 2060, le PIB par habitant devrait être multiplié par plus de huit en Inde et par six en Indonésie et en Chine, alors que dans les pays de l'OCDE à plus haut revenu, il pourrait n'être multiplié que par deux à peu près au cours de cette période. Néanmoins, les pays à plus faible revenu aujourd'hui afficheront encore d'importants écarts de PIB par habitant par rapport aux pays à plus haut revenu ; en Inde, en Indonésie et au Brésil, le niveau de PIB par habitant (sur la base des PPA courantes) pourrait ne représenter que 30 à 40 % de celui des États-Unis en 2060.● En termes de répartition géographique, la part de l'Asie dans le PIB mondial se modifiera de façon radicale, au détriment à la fois de l'Amérique du Nord et de l'Europe : d'un quart environ du PIB mondial (sur la base des PPA courantes) au début du siècle, elle est déjà passée à plus d'un tiers et devrait atteindre 50 % d'ici à la fin des années 2030 puis se stabiliser légèrement au-dessus de ce niveau dans les années 2050.● L'effort d'assainissement budgétaire, exprimé sous la forme de la variation moyenne du solde primaire sous-jacent, qui devra être consenti pour ramener progressivement l'endettement public brut à 60 % du PIB d'ici à 2030 environ, lequel diffère selon les pays. Environ les deux tiers des pays de l'OCDE auront un endettement dépassant ce ratio en 2014 mais, parmi ceux-ci, plus de la moitié devront réaliser un effort d'assainissement relativement peu important (de moins de 1 point de pourcentage du PIB), voire pas de nouvel effort d'assainissement, par rapport à celui prévu jusqu'en 2014, pour arriver à l'objectif de 60 %. Un deuxième groupe de pays – Espagne, France, Irlande et Islande – devra assurer un assainissement moyen compris entre un et trois points de pourcentage du PIB au-delà de 2014, mais cela représente moins d'un tiers de celui requis dans la période d'après-crise.● Un troisième groupe de pays – États-Unis, Grèce, Portugal et Royaume-Uni – auront tous des ratios d'endettement supérieurs à 100 % du PIB et devront réaliser un effort moyen d'assainissement plus important, de 3 à 6 points de pourcentage du PIB. Enfin, le Japon devra procéder à un redressement très important de ses finances publiques au-delà de 2014, de 11 points de pourcentage, et ce, uniquement pour stabiliser son ratio d'endettement d'ici à 2030, ce qui amène à penser qu'une stratégie d'assainissement progressive ne sera pas suffisante pour réduire l'endettement public et qu'elle devra être complétée par d'autres mesures.● Ces calculs des besoins d'assainissement sous-estiment vraisemblablement le rééquilibrage budgétaire nécessaire pour plusieurs raisons. Premièrement, l'accentuation des pressions sur les dépenses publiques au titre de la santé et des retraites ajoutera 2 ¾ points de pourcentage du PIB environ aux efforts budgétaires requis d'ici à 2030 pour un pays de l'OCDE type, mais avec des variations considérables suivant les pays et un assainissement beaucoup plus marqué dans certains d'entre eux. Une deuxième raison pour laquelle les besoins d'assainissement seront plus importants est que le profil requis du solde primaire sous-jacent supposera vraisemblablement un rééquilibrage intermédiaire maximal supérieur au rééquilibrage moyen cité plus haut. Parmi les pays où l'assainissement doit être le plus important, la mesure maximale prise en compte dans ces prévisions est généralement de 2 à 4 points de pourcentage du PIB plus élevée que la mesure d'assainissement moyenne. Enfin, des incertitudes entourent la perte de production potentielle due à la crise et on peut craindre que les pays dans lesquels la reprise est différée ne souffrent d'une dégradation supplémentaire de la production potentielle liée aux effets d'hystérèse, qui aggravera les besoins d'assainissement.● Au-delà du programme de réformes structurelles relativement passif incorporé dans le scénario de référence, un programme stylisé de réformes structurelles rapprochant les pays des plus performant dans beaucoup de domaines pourrait accroître le PIB du pays de l'OCDE moyen d'environ 20 % d'ici à 2060, encore que les effets soient bien moindres pour les pays déjà proches des meilleures pratiques. Pour les pays du G20 non membres de l'OCDE, où une modification plus importante de la politique est requise pour atteindre les meilleures pratiques, les réformes pourraient accroître le PIB de plus d'un tiers d'ici à 2060. Les retombées les plus positives découlent de la réforme des réglementations des marchés de produits, augmentant la productivité et le PIB de 17 % dans le pays de l'OCDE moyen et de 30 % environ à long terme dans les pays non membres de l'OCDE. Les réformes de l'éducation dans les BRIIC pourraient accroître le PIB d'ici à 2060 de 5 à 8 %, l'effet le plus important étant observé en Inde où le nombre moyen d'années d'études est actuellement très faible et où le scénario de référence n'envisage qu'une convergence progressive vers les pays de tête.● Les réformes qui augmentent l'utilisation de main-d'œuvre ont des retombées positives moyennes moins importantes, mais elles peuvent toutefois se traduire par des gains notables dans certaines économies de l'OCDE lorsqu'elles conduisent à une diminution du chômage structurel (Estonie, Grèce, Espagne, Pologne et République slovaque, en particulier) et à une hausse du taux d'activité (Hongrie, Italie, Pologne, République tchèque et République slovaque en particulier). Ces réformes seront vraisemblablement plus efficaces pour réduire les besoins d'assainissement budgétaire que celles qui augmentent la productivité.