Titre | État des lieux de la recherche sur les capacités thérapeutiques des « substances hallucinogènes » au 21e siècle | |
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Auteur | Christian Sueur | |
Revue | Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions | |
Numéro | vol. 23, 2017/3 Comment Internet modifie la clinique des addictions | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 125-163 | |
Résumé |
L'utilisation thérapeutique des substances psychédéliques a été concomitante de la découverte du LSD et de la Mescaline après la Seconde Guerre mondiale. Ces utilisations thérapeutiques concernaient, à l'origine, essentiellement « l'accompagnement » des psychothérapies (thérapies psycholytiques), le traitement des addictions (alcool, puis opiacés) et, du fait de leurs capacités anxiolytiques et antidépressives, la prise en charge des troubles psychologiques post-traumatiques, les dépressions résistantes, les pathologies obsessionnelles et psychosomatiques (douleurs, migraines...) et l'accompagnement des fins de vie. Avec l'interdiction de l'utilisation médicale de ces substances durant les années 1960 (à la suite de leur classement dans les conventions internationales d'interdiction des stupéfiants), c'est également la recherche sur les activités neurophysiologiques et thérapeutiques qui furent stoppées. Quelques rares expérimentations ont été poursuivies durant les années 1980 (MDMA, ibogaïne), mais ce n'est que depuis 1994 (autorisation aux États-Unis de la reprise des traitements avec la MDMA en fin de vie, puis dans les PTSD) que les recherches ont repris dans la plupart des pays occidentaux, sauf en France. Dans le même temps, depuis la fin des années 1990, on assiste, dans le cadre de l'intérêt ethnographique pour le chamanisme, au retour d'une réflexion sur l'usage ancien des plantes psychédéliques. Aujourd'hui, de nombreuses Fondations scientifiques (MAPS, The Beckley Foundation, Heffter Research Institute...) et des Universités se consacrent à l'étude des effets thérapeutiques des substances psychédéliques, et des études cliniques et neurobiologiques reprennent progressivement. Les indications concernent la prise en charge des addictions, les traitements des troubles psychotraumatiques, en lien avec des psychothérapies, et tous les domaines relatifs à l'anxiété et à la dépression, ainsi que les états autistiques et les « schizophrénies résistantes » aux traitements classiques. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Inventory of research on the therapeutic capacities of “hallucinogenic substances” in the 21st centuryThe therapeutic use of psychedelic substances was concomitant with the discovery of LSD and Mescaline after the Second World War. These therapeutic uses initially concerned “the accompaniment” of psychotherapies, the treatment of addictions (alcohol, then opiates), and, because of their anxiolytic and antidepressive capacities, the management of post-traumatic psychological disorders, resistant depressions, obsessive and psychosomatic pathologies (pain, migraines, etc.) and support for the end of life. With the prohibition of the medical use of these substances during the 1960s (following their classification in the international conventions for the prohibition of narcotics), the research on neurophysiological and therapeutic activities was also stopped. A few rare experiments were continued during the 1980s (MDMA, ibogaine), but it is only since 1994 (authorization in the USA of the resumption of treatments with the MDMA at the end of life, then in PTSD) that research has resumed in most Western countries, except in France. At the same time, since the end of the 1990s, there has been a return to a reflection on the ancient use of psychedelic plants as part of the ethnographic interest in shamanism. Today, many scientific foundations (MAPS, The Beckley Foundation, Heffter Research Institute, etc.) and universities are studying the therapeutic effects of psychedelic substances, and clinical and neurobiological studies are gradually being resumed. The indications concern the management of addictions, the treatment of psychotraumatic disorders, in connection with psychotherapies, and all areas relating to anxiety and depression, as well as autistic states and “resistant schizophrenia” to conventional treatments. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSYT_233_0125 |