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Titre Merce Cunningham: Corps à corps avec l'écrit, or, The Body in/and Writing
Auteur Carrie Noland
Mir@bel Revue Revue française d'études américaines
Numéro no 153, 4ème trimestre 2017 Partitions
Page 79-97
Résumé Paperwork, paperasse : c'est ainsi que Merce Cunningham désignait les listes, diagrammes, tableaux, indications, notes, plans ou procédures qu'il produisait avant et pendant qu'il composait une chorégraphie. Il parlait souvent avec mépris de cette « paperasse » et affirmait que la danse naissait d'abord dans le corps, le studio de danse et non sur la page. Dans son esprit, la danse et la paperasse sont deux choses distinctes qui ne doivent pas être confondues. Pourtant, sa danse témoigne des effets profonds qu'a eu sur elle la paperasse, les listes d'options qu'il dressait, les résultats de procédures qu'il notait. Ses ballets n'auraient pas vu le jour, son style chorégraphique si particulier n'existerait pas sans l'écriture qui fut son outil premier et indispensable. Si une partition n'est pas une simple transcription a posteriori mais la préfiguration de l'œuvre à mettre en scène, alors on peut dire que Cunningham écrivait des partitions et qu'elles jouent un rôle important dans son travail. Ce qui ne veut pas dire que tout ce qui avait été mis noir sur blanc déterminait les séquences de mouvement à suivre. Mais il y a une dialectique entre l'écriture et le mouvement, l'inscription et le geste, qui informe sa pratique et dont on n'a pas encore pris la mesure. Dans cet article, je commence par décrire les pratiques d'écriture de Cunningham, puis je dégage leur signification au sein du projet chorégraphique avant d'analyser un bref extrait de Summerspace (1958) qui se préoccupe de manière centrale d'écriture et du rapport de l'écriture au mouvement incarné.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFEA_153_0079