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Titre "Grandeurs et misères de la politique de l'exception culturelle"
Auteur Monique Dagnaud
Mir@bel Revue Politiques et management public
Numéro vol. 21, no 2, juin 2003
Rubrique / Thématique
L'action publique face à la mondialisation" - Tome 1
 1 - Le régalien et l'exception française à l'épreuve de la mondialisation
Annexes Bibliographie
Mots-clés (matière)culture de masse équipement culturel Etat mondialisation patrimoine culturel politique culturelle
Mots-clés (géographie)France
Résumé La politique communément désignée sous le terme « d'exception culturelle » renvoie aux mécanismes adoptés par la France pour protéger son industrie d'œuvres audiovisuelles et cinématographiques, et à une offensive menée par les gouvernements français dans les instances internationales. Quels sont les résultats concrets de cette politique ? Cette politique mérite une analyse contrastée. Son impact n'est pas aussi glorieux que le lyrisme des politiques laisse entendre. Le cinéma français, qui par son niveau de production et sa part de marché en salles devance tous les autres en Europe, figure comme l'heureux gagnant de ces mesures de protection. Personne d'ailleurs ne songerait à évaluer la rentabilité de l'industrie cinématographique française, sujet tabou par excellence, car cette activité participe de la politique en faveur des Arts, au même titre que les musées ou l'opéra. En retour, la production audiovisuelle entre à l'évidence dans une optique de marché et de rentabilité. Et ses résultats sont moins probants que ceux du cinéma. Le volume de production est nettement plus faible que dans les autres grands pays européens. D'autre part, les diffuseurs télévisuels ont accepté le système mais ont su aussi le tourner au profit d'une télévision de divertissement. Sur le terrain de la néo-télévision, média de clins d'œil et d'interactivité, qui parie au téléspectateur de lui-même, et du rapport que la télévision entretient avec lui, le paysage audiovisuel hexagonal n'a rien à envier aux autres pays européens. Derrière ce paradoxe se profile évidemment le clivage entre haute culture et culture de masse, même si ni le cinéma, ni la télévision ne peuvent se ranger radicalement d'un côté ou de l'autre.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/pomap_0758-1726_2003_num_21_2_2790