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Titre ‪De l'audace technique à la conformation politique ? Quelques hypothèses de retour de la Silicon Valley‪
Auteur Stève Bernardin
Mir@bel Revue Quaderni
Numéro no 96, printemps 2018 Smart city : 'fiction' et innovation stratégique
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 43-57
Résumé Écologie, rentable et sûre : la « ville intelligente » apparaît aujourd'hui comme une panacée. Ses promoteurs les plus enthousiastes en font une évidence : les technologies numériques constituent un remède idéal face aux problèmes présents et futurs des villes contemporaines. Leurs détracteurs dénoncent un discours technocratique, porté par des élites économiques ne tenant pas compte des réalités politiques et sociales. Le présent article vise à prendre au sérieux les deux perspectives, en interrogeant les conditions de production du discours des industriels du secteur numérique. Quelle en est la genèse économique et sociale ? Qui le porte concrètement, et comment ? Des hypothèses fortes se dessinent avec une première enquête exploratoire menée au cœur de la Silicon Valley, en Californie. Elles invitent à ne pas céder trop rapidement aux facilités de la dénonciation technocratique, pour souligner un travail plus subtil de définition et de légitimation politique et sociale des problèmes publics auxquels est censé répondre l'avènement de la ville intelligente. À partir de l'ethnographie d'une conférence de professionnels du secteur, l'analyse témoigne plus précisément des contraintes autant que des ressources propres aux industriels en venant à porter leurs demandes en public. Elle amène finalement à interroger l'hypothèse d'une conformation de leurs porte-parole à un jeu politique dont ils cherchent aujourd'hui à maîtriser toutes les règles.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪To their promoters, « smart cities » are clean, safe, and sober. They come as an obvious remedy for some of the most critical problems of the cities worldwide. Their opponents do not share such optimism. They do not want of a technocratic discourse held by economic elites. To them, digital devices and sensors won't solve any political or social problems in the cities. This paper calls for a detailed analysis of both approaches. More precisely, it is an invitation to analyze the core sources of the current discourse on smart cities. Under which circumstances was it created? Who are its main pro¬moters? How do they push now for their own agenda? The hypotheses presented here were developed after a series of interviews and ethnographical research in California, in February 2016. They shed light on a process through which social issues became a priority for some key actors of the digital economy. It led to a profound redefinition of the technocratic ideal of the smart city, to overcome some initial resistances expressed by local bureaucrats. The analysis not only puts the emphasis on the institutional constraints faced by the economic actors of the digital industry. It also underlines the key resources they now try to use to conform to what they perceive as the rules of the political field.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=QUAD_096_0043