Titre | Quand un réseau confirme une place sociale : L'usage de Facebook par des adolescents de milieu populaire | |
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Auteur | Irène Bastard | |
Revue | Réseaux (communication - technologie - société) | |
Numéro | vol. 36, no 208-209, mars-juin 2018 Classes populaires en ligne | |
Rubrique / Thématique | Dossier : L'internet des classes populaires |
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Page | 121-145 | |
Résumé |
Est-ce que Facebook sert à développer un capital social ? Cette question est abordée ici à partir des pratiques des adolescents de milieu populaire, rencontrés lors d'interventions en classe et d'entretiens individuels. Le point de départ consiste à envisager la construction du capital social à l'âge du web, c'est-à-dire avec un univers de contenus et de relations accessibles sans l'initiation des parents et sans contrainte géographique. Malgré cette utopique ouverture, on constate que l'enchevêtrement de relations hétérogènes, de la famille aux « ex », et la publicisation des interactions associées sur le mur conduit à risquer de « se faire afficher » et incite les adolescents à activer les liens forts plus que les rencontres. De même, les contenus partagés sur Facebook s'homogénéisent pour signifier ses liens aux pairs, la curiosité ne pouvant se déployer qu'adossée à une passion. La plateforme referme donc les possibilités d'explorations et d'expérimentations nécessaires à l'adolescence pour confirmer une place sociale, à travers les affinités et la convergence des goûts. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Is Facebook used to develop social capital? This question is approached here on the basis of the practices of adolescents from working-class backgrounds, met during classroom interventions and individual interviews. The starting point was to consider the construction of social capital in the age of the Web, where a plethora of contents and relationships are accessible without being introduced by parents and without geographical constraints. Despite this utopian openness, we have seen that the entanglement of heterogeneous relationships, from the family to the «exes», and the publicity of interactions displayed on the wall lead to the risk of being «exposed». It actually encourages adolescents to foster strong ties more than casual encounters. Likewise, the contents shared on Facebook are homogenized in order to show one's bond with one's peers, and curiosity can only unfold if it is backed by a passion. The platform thus blocks the possibilities of exploration and experimentation that are necessary to adolescents, and instead confirms a social place, through affinities and the convergence of tastes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_208_0121 |