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Titre La grande guerre et les conserveurs de sardines
Auteur Jean-Christophe Fichou
Mir@bel Revue Guerres mondiales et conflits contemporains
Numéro no 219, 2005/3 L'année 1915
Page 71-86
Résumé La grande guerre et les conserveurs de sardines Après 1902, les quelque 180 conserveries de sardines installées sur les côtes atlantiques françaises connaissent une période difficile car la matière première disparaît sans que l'on puisse fournir des explications. Pour tenter de surmonter cette crise d'approvisionnement, les fabricants diversifient leurs productions et travaillent de plus en plus fréquemment des thons et des maquereaux. Ils cherchent aussi à moderniser leurs installations. Ils doivent aussi affronter les pêcheurs qui souhaitent l'établissement d'un prix minimum pour leurs sardines au grand dam des conserveurs. En mai 1914, à la veille de la campagne sardinière, la situation est complètement bloquée, et le Syndicat national des conserveurs, qui regroupe plus de 90 % des usines, menace purement et simplement le lock-out total. Dans ces conditions, la période qui s'étend de 1914 à 1918 est vécue comme un véritable état de grâce par les fabricants. Deux faits se conjuguent pour leur apporter la sérénité ; d'une part, dès les premiers jours de guerre, la demande est en très forte hausse. D'autre part, les conflits avec les pêcheurs et les ouvriers cessent immédiatement au début des hostilités. La situation par la suite ne cesse de s'améliorer et, malgré les contraintes et les désagréments du conflit, les entreprises des conserveurs prospèrent. De solides fortunes s'établissent et le nombre de sites en activité est en accroissement régulier tout au long des cinquante mois de guerre.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais La Grande Guerre et les conserveurs de sardines. After 1902, the 180 or so sardine-canning factories set up along the French Atlantic coast went through a hard period as, for unexplained reasons, the fish grew scarce. In order to overcome the shortfall, the manufacturers diversified their production and processed greater and greater quantities of tuna and mackerel. At the same time they tried to modernize their installations. They also had to confront the fishermen who wanted a fixed minimum price for their sardines, which outraged the manufacturers. In May 1914, on the eve of the sardine fishing season, the situation was totally blocked and the national canning syndicate, representing more than 90 % of the factories, purely and simply threatened a total lockout. In these conditions, the period from 1914 to 1918 was seen as a genuine « state of grace » by the manufacturers. Two facts combined to restore serenity. On the one hand, from the outbreak of war, demand increased tremendously. On the other hand, at the beginning of hostilities, the dispute with the fishermen and the workers immediately came to an end. Afterwards, the situation kept improving, and in spite of the constraints and animosities due to the war, the canning industry throve. Substantial fortunes were built up and the number of sites in operation regularly increased throughout the fifty months of the war.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GMCC_219_0071