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Titre Se positionner face à l'Union européenne Le Parti social démocrate roumain comme espace de lutte
Auteur Antoine Roger
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol. 40, no 2, juin 2009 Revue des livres
Page 157-185
Résumé Les travaux consacrés aux effets de l'intégration européenne sur la compétition politique nationale se concentrent le plus souvent sur l'évolution des systèmes de partis. Il peut être intéressant de resserrer l'échelle d'observation et d'envisager les remous que l'UE provoque à l'intérieur d'une même formation. Le Parti social démocrate roumain (PSD) offre de ce point de vue un terrain d'étude privilégié. Depuis plusieurs années, un double rapport à l'Europe y est entretenu. Certains cadres du parti s'attachent la loyauté des électeurs les plus en difficulté. Se piquant de pragmatisme, ils proposent de recueillir les bénéfices économiques des politiques européennes et d'en limiter dans le même temps les conséquences sociales. Leurs concurrents dénoncent des pratiques rétrogrades qui empêchent la Roumanie d'être considérée comme un membre fiable de l'UE ; pour appuyer leur propos, ils mettent en avant les ressources symboliques accumulées au cours d'une socialisation à Bruxelles ou à Strasbourg. L'appareil du PSD ne peut se maintenir qu'à la condition de donner des gages à chacune des catégories de leaders identifiées. La distribution alternée des gratifications entretient un mouvement perpétuel et s'oppose à ce qu'une conception du rapport à l'UE l'emporte définitivement sur les autres. Elle permet au parti d'éviter toute scission mais lui interdit également de développer un discours homogène et constant sur l'intégration européenne.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
Studies devoted to the effects that joining the EU has on national politics usually focus on changes in the party system. It is worthwhile reducing the scale of observation so as to focus on changes within a single formation. In this respect, the Romanian Social Democrat Party is a worthy subject of study. For several years, its position on Europe has been ambivalent. Some party leaders try to attract underprivileged voters by a pragmatic use of EU norms, which they claim to be able to turn to an economic advantage while reducing the social impact. Rivals blame these claims for keeping Romania from being seen as a reliable EU member state. They use their symbolic resource, acquired during a period of socialization in Brussels or Strasbourg. The party apparatus cannot survive without appeasing each of these two tendencies among party leaders. An alternating distribution of favors maintains the momentum of intraparty groups and keeps one conception of relations with the EU from winning out over the other. The party is thus able to avoid a split, but unable to work out a coherent and stable position on EU membership.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RECEO_402_0157