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Titre L'éducation informelle contre la forme scolaire ?
Auteur Bruno Garnier
Mir@bel Revue Carrefours de l'éducation
Numéro no 45, juin 2018 L'éducation informelle contre la forme scolaire ?
Rubrique / Thématique
Dossier - L'éducation informelle contre la forme scolaire ?
Page 67-91
Résumé L'impératif d'efficacité économique conduit-il l'institution scolaire à remettre en question la forme qui lui a été donnée depuis trois siècles ? La forme scolaire est-elle condamnée à céder la place à des modes d'éducation informelle prenant en compte le contexte social et économique local ? Après l'impulsion donnée par les organisations internationales au développement économique des anciens pays colonisés, le domaine de l'éducation a eu recours à la trilogie formel, non-formel, informel, mais toutes les sociétés, riches ou pauvres, ont développé des modalités éducatives relevant de l'éducation informelle. Si l'éducation formelle se caractérise par la décontextualisation des savoirs, le lien entre étude et travail productif implique que l'éducation informelle soit contextualisée. De son côté Guy Vincent a défini les invariants de la forme scolaire, qu'il fait remonter aux écoles chrétiennes du xviie siècle, et la production de disciplines scolaires qui sont autant des séparations conventionnelles de champs du savoir que des moyens de moraliser les esprits. Aujourd'hui, les ressorts des apprentissages informels sont devenus incontournables dans la conception des parcours de formation, de la petite enfance à l'âge scolaire et tout au long de la vie. L'appréhension de la complexité des savoirs indispensables pour comprendre la complexité du monde paraît de moins en moins à la portée exclusive de l'éducation formelle, et la socialisation se fait de plus en plus au travers d'expérimentations entre pairs, par les usages de l'internet et des réseaux sociaux, c'est-à-dire par l'éducation informelle. Dès lors se pose la question de savoir si le salut de la forme scolaire aujourd'hui en crise mais toujours dominatrice reposerait sur une meilleure prise en compte des apprentissages informels. Le rapport dialogique dans lequel sont entrées ces deux notions pourrait-il faire en sorte que la forme scolaire, sous l'influence de l'éducation informelle, deviendrait capable de favoriser la socialisation démocratique des futurs citoyens dans un monde complexe ?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Is the necessity for economic efficiency pushing schools and the school institution to put in question the shape it has taken over the last three centuries? Is the school format condemned to giving way to informal modes of education defined by the local social and economic context? With the impulse given the economic development of the ex-colonies by international organisations, education departments drew upon varieties of all three available models of formal, non-formal, and informal education – but all societies, whether rich or poor, have developed educational modalities relevant to the informal model. If formal education is characterised by the decontextualisation of knowledge, the link between study and productive work implies that informal education will be contextualised. For his part Guy Vincent has defined the constants of the school format, whose origins he locates in the Christian schools of the 17th century, as well as the production of academic disciplines which are just as many conventional divisions of knowledge as they are tools for the moralisation of souls. Today, the levers in use in informal learning have become impossible to ignore in any conception of a learning trajectory, from preschool age to school and all along a person's life. Grasping the complexity of the knowledge necessary to understand the complexity of the world seems less and less possible within the parameters of formal schooling only, and socialisation increasingly takes place through peer experimentation, the use of the Internet and of social networks – that is, through informal processes. This begs the question of whether the salvation of the school model, now in crisis, but still dominant, should depend on a better understanding and use of informal learnings. Can the dialogue the two concepts entertain enable the school format, under the influence of informal education, to become able to promote the democratic socialisation of the future citizens of a complex world?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDLE_045_0067