Titre | Cadrage cannibale. Les photographies de Tristes Tropiques | |
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Auteur | Vincent Debaene | |
Revue | Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie | |
Numéro | no 27, 2018 Sur le vif. Photographie et anthropologie | |
Rubrique / Thématique | Dossier Sur le vif. Photographie et anthropologie |
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Page | 90-117 | |
Résumé |
Les premières pages de Tristes Tropiques condamnent avec virulence les récits d'exploration et « albums de photographies » consacrés à des populations prétendument primitives. C'est en particulier l'usage manipulateur du cadrage que Lévi-Strauss dénonce. Pourtant, la publication en 2001 du journal de Luiz de Castro Faria, anthropologue brésilien qui l'accompagnait lors de sa deuxième expédition, a montré que les célèbres photographies des Indiens nambikwara qu'on trouve dans Tristes Tropiques étaient elles-mêmes souvent cadrées de très près, évitant la ligne télégraphique ou le poste missionnaire à l'arrière-plan, sans parler de la présence même des ethnographes en casque colonial. Comment comprendre ce paradoxe, qui frôle la contradiction ? Faut-il en conclure, comme beaucoup de critiques l'ont fait, que Lévi-Strauss a été pris à son propre piège, qu'au fond, son livre participe à la mystification qu'il condamne, et que l'esthétique photographique de Tristes Tropiques en est la preuve la plus éclatante ? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The first few pages of Tristes tropiques are a scathing critique of narratives of exploration and of “photographic albums” representing so-called primitive peoples. In particular, Lévi-Strauss condemns the manipulative use of framing. However, in 2001, the publication of the journal of Luiz de Castro Fario, the Brazilian anthropologist who accompanied Lévi-Strauss during his second fieldwork, showed that the famous photographs of Nambikwara Indians found in Tristes Tropiques were in fact framed very closely so as to eliminate telegraphic lines or missionary posts in the background, not to mention ethnographers wearing colonial helmets. How are we to understand this paradox that borders on contradiction? Are we to conclude, like many other commentators before us, that Lévi-Strauss couldn't evade his own trap and that, in the end, his book participates in the mystification he denounced, as vividly demonstrated by the photographic aesthetic of Tristes tropiques? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/gradhiva/3531 |