Titre | Le populaire et le singulier. La singularité de l'acte créateur face au rôle social du théâtre (1945-1980) | |
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Auteur | Marjorie Glas | |
Revue | Tracés | |
Numéro | no 34, 2018/1 La singularité | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 25-46 | |
Résumé |
Cet article analyse le processus de singularisation artistique qui a caractérisé le théâtre public français entre l'après-guerre et le début des années 1980. La logique de la singularité, supposée prévaloir dans les mondes de l'art, et caractérisée par une reconnaissance fondée sur l'originalité des œuvres comme des artistes, s'est en effet confrontée au sein du secteur à la croyance, fortement ancrée, dans le rôle social qu'était supposé jouer le théâtre. La catégorie du théâtre public français (c'est-à-dire un théâtre subventionné, différencié de son homologue privé et marchand) s'est en effet constituée après la Seconde Guerre mondiale sur l'idée fondamentale que le théâtre portait un devoir d'émancipation et d'instruction de la population. Si cette croyance n'a pas empêché les artistes qui s'en réclamaient de mener un travail de recherche esthétique, la singularité du travail créateur s'est en revanche régulièrement confrontée à l'injonction de faire du théâtre un art éminemment social et collectif. À partir de l'analyse comparée des trajectoires des metteurs en scène directeurs de théâtre à cette période, cet article retrace l'évolution des pratiques attachées à la singularité au sein du théâtre et montre que sa définition et les pratiques qui y sont attachées se sont transformées au gré de l'évolution du rôle social attribué au théâtre. Après une singularité fondée sur la personnalité des chefs de troupe (années 1950), le théâtre public a valorisé la singularité comme condition d'une démarche critique (années 1960), puis comme espace d'émancipation individuelle (années 1970). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This article analyzes the process of artistic singularization that characterized French public theatre between the post-war period and the beginning of the 1980s. The logic of singularity, supposed to prevail in art worlds, and characterized by a recognition based on the originality of the art works and of the artists, had indeed to face the well-entrenched belief that theatre was supposed to play a distinctive social role. The category of French public theatre (that is to say a subsidized theatre, differentiated from its private and commercial counterpart) was constituted after the Second World War on the idea that theatre had a specific function of emancipation and education of the population. This belief regularly interfered with the artists' claim to conduct a work of aesthetic research. Based on a comparative analysis of the trajectories of stage directors throughout this period, the article traces the evolution of theatre practices related to singularity. It shows that the definition of singularity and the practices associated with it have changed as the social role of theatre evolved. After a singularity based on the personality of theatre companies leaders (1950s), the public theatre then valorized the singularity as a condition of a critical approach of society (1960s) and finally as a space for individual emancipation (1970s). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/traces/7328 |