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Titre Conventions de qualité et régimes d'action publique : comment comprendre les mutations du système marocain d'éducation et de formation
Auteur Éric Verdier
Mir@bel Revue Education et sociétés
Numéro no 40, 2017 Dossier : Vingt ans après : la sociologie de l'éducation et de la formation francophone dans un univers globalisé
Page 73-88
Résumé Cette analyse de politiques d'éducation et de formation met en évidence plusieurs conventions de qualité reposant sur des compromis sociétaux entre des conceptions du bien commun liées à l'histoire de chaque pays et soumises à des épreuves qui interrogent leur cohérence et leur performance. Au Maroc, sous l'égide d'un État développeur et planificateur, un “vocationalisme intégré” hybride une tradition académique héritée de la colonisation française et une tentative inaboutie d'implantation d'une convention d'inspiration néo-corporatiste : formation en alternance, etc. La légitimité de la formation professionnelle reste limitée, ce qui favorise la massification de l'enseignement supérieur, dont, pourtant, une large part des diplômés est confrontée au chômage et au déclassement.Ces difficultés donnent prise à une régulation marchande qui se traduit par l'essor d'une offre privée censée être plus efficace. Le risque est celui de la prééminence d'une régulation concurrentielle où la formation des jeunes en tant que bien commun s'efface sous l'effet des stratégies individuelles et la recherche de rentes sociales. L'image de l'école véhiculée par le sens commun est celle d'une institution en crise, cible de critiques qui lui imputent toutes les autres crises : celle de l'économie, parce qu'elle ne qualifierait pas les apprenants pour le marché de l'emploi, celle de la culture, car elle ne renforcerait pas le civisme parmi les jeunes générations et celle de la société, parce qu'elle aurait failli à sa mission éducative de former un citoyen responsable.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Conventions of quality and public action regimes: how to understand the shifts in the Moroccan education and training systemThis analysis of education and training policies highlights several conventions of quality based on societal compromises between conceptions of the common good linked to the history of each country and subjected to ordeals which challenge their coherence and their performance. In Morocco, under the aegis of a developer and planner State, “integrated vocationalism” is blending an academic tradition inherited from French colonisation and an unfinished attempt to implement a neo-corporatist inspired convention: sandwich courses, etc. The legitimacy of vocational training remains limited, which favours the massification of higher education, though a large number of graduates are confronted by unemployment and downgrading.These difficulties have led to mercantile regulations expressed by a private, supposedly more efficient, offer. The risk is that of the pre-eminence of competing regulations in which the training of youths as a common good is pushed aside under the effects of individual strategies and the search for social income. The image the general public has of schools is that of an institution in crisis, the target of criticism which blames them for all the other crises: that of the economy, because they do not qualify students for the job market, that of culture; as they have not reinforced civic-mindedness amongst the young generations and that of society, because they have failed in their educative mission of forming responsible citizens.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ES_040_0073