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Titre ‪La pensée allemande et les débuts de la tradition philosophique roumaine‪
Auteur Cécile Folschweiller
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 62, 2018 Échanges et transferts culturels entre la Roumanie et les pays germanophones de 1880 à nos jours
Rubrique / Thématique
Réception et médiation : le rôle des «passeurs»
Page 143-157
Résumé L'école de philosophie roumaine est jeune. Elle naît, institutionnellement, avec la création des universités (Iaşi 1860, Bucarest 1864). Mais la réflexion philosophique roumaine est plus ancienne, alimentée par les contacts intellectuels avec le reste de l'Europe et par les questionnements collectifs liés au problème national. Dans ce contexte, le rôle de la pensée allemande apparaît dès le début du XIXe siècle avec l'École transylvaine, puis pendant la période quarante-huitarde, trop souvent considérée sous le seul angle de l'idéologie française, pour s'épanouir, non sans critiques, au sein du cénacle Junimea mené par Titu Maiorescu à partir des années 1860. Celui-ci, formé à Vienne et à Berlin, puis formant lui-même les générations suivantes de penseurs roumains, oriente fortement les débats sur les questions de la culture, de la critique, du jugement, du national et de l'universel, de l'art, de l'histoire, en mobilisant les œuvres de Kant, de Schopenhauer mais aussi des scientifiques. En résultent au XXe siècle des tendances divergentes qui s'affrontent sur le terrain philosophique roumain tout en continuant à se référer aux auteurs allemands, entre la tentation de fonder métaphysiquement une pensée nationale et la pratique d'une philosophie scientifique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Romanian philosophical school is a young one. From an institutional point of view, it was born with the foundation of the universities of Iasi (1860) and Bucarest (1864). And yet, the Romanian philosophical tradition is older than that, fostered as it was by the intellectual connections with the rest of Europe and the collective soul probing linked to the national question. In this context, the role played by German thought was apparent from the early 19th century with the Transylvan School. It is also manifest in the period around 1848 – a period which is too often considered from the sole perspective of French ideology. It then flourished within the Junimea circle led by Titu Maiorescu in the 1860s. Maiorescu, who was trained in Vienna and Berlin, and later trained the next generations of Romanian thinkers, heavily influenced the debates on such issues as culture, criticism, judgement, the national and the universal, art, history, by drawing on the works of Kant and Schopenhauer, as well as a number of scientists. Out of it came several diverging and competing philosophical tendencies. These came into conflict within the Romanian philosophical context while still referring to German authors, and fluctuating between the temptation to metaphysically found a national school of thought and the actual practice of scientific philosophy.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_062_0143