Contenu du sommaire : Échanges et transferts culturels entre la Roumanie et les pays germanophones de 1880 à nos jours
Revue | Germanica |
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Numéro | no 62, 2018 |
Titre du numéro | Échanges et transferts culturels entre la Roumanie et les pays germanophones de 1880 à nos jours |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Hommage
- Annick Carlier (1953-2018) - Martine Benoît, Carola Hähnel-Mesnard p. 7
- Annick Carlier en « sa » bibliothèque - Christine Debruille, Christophe Hugot p. 8-10
- Annick Carlier aux côtés des étudiants - Amar Halit p. 11
- Avant-propos - Marc Lacheny, Raluca Dimian-Hergheligiu p. 13-16
Le contexte historique germano-roumain et sa représentation discursive
- Periphere Räume erzählen : Überlegungen zu narrativen Mustern am Beispiel des Unterlaufs der Donau - Olivia Spiridon p. 19-31 S'appuyant sur deux exemples textuels situés à des époques de transition au niveau politique, cet article se penche sur la représentation littéraire du Danube inférieur. Le point de départ en est l'idée du paysage, ici surtout du paysage fluvial, comme vecteur d'une métaphorique servant à visualiser des processus historiques, la perception de l'espace ainsi que des sensations intérieures. À l'exemple des descriptions du Danube de Franz Grillparzer et en s'appuyant surtout sur la nouvelle autobiographique Maman Danube d'Eva Demski, l'article propose un modèle descriptif du Danube inférieur, modèle qui, à maints égards, demeure inchangé de la première moitié du XIXe siècle au début du XXIe siècle. Le but est aussi de montrer comment le cours inférieur du Danube se reflète dans le style et le contenu mêmes du texte d'Eva DemskiThis paper deals with the presentation of the lower Danube on the basis of two text examples which are located in periods of political transition. The landscape, especially the river landscape, is assumed to be a carrier of an imagery which helps to visualize historical processes, spatial perception and inner sensitivities. By the example of Franz Grillparzerʼs Danube descriptions and with emphasis on Eva Demskiʼs autobiographical narrative Mama Danube, a description model of the lower course of the Danube is presented which in many aspects remains unchanged from the first half of the 19th century to the beginning of the 21st century. The essay also aims to show how the nature of the lower course of the Danube is reflected with regards to style and content in Demskiʼs text
- Les relations entre la Garde de fer et l'Allemagne, 1919-1938 - Traian Sandu p. 33-55 L'approche du phénomène fasciste par les relations internationales n'est pas celui privilégié par les érudits, parce que leurs efforts dans le cas de soi-disant « petits fascismes » – en fait ce que j'appelle de grands fascismes dans de petits pays – comme la Légion de l'Archange Michel/ Garde de fer roumaine ont consisté à démontrer avant tout l'autonomie des fascismes locaux par rapport aux mouvements ou aux régimes fascistesdes grandes puissances italienne et allemande, en l'occurrence le Parti national-socialiste allemand. Cette approche incite d'abord à une méthodologie comparative, indispensable pour légitimer une définition générale et subsumer les cas particuliers.Néanmoins, elle pourrait aussi aboutir à une argumentation circulaire – définissant comme fascistes les mouvements, les régimes et les idéologies d'abord mobilisés pour la définition. Ainsi, les approches relationnelles et de transfert s'avèreront certainement utiles pour évaluer certaines conclusions comparatives dans l'optique des acteurs eux-mêmes et dans la manière dont ils ont considéré ces points communs idéologiques et structurels, ainsi que leurs relations. Ces approches génèreront aussi quelques distorsions, comme la surreprésentation des élites, alors que ces populismes ultra-nationalistes ont l'ambition première de mobiliser les masses de leurs nations respectives au nom d'utopies sociales purificatrices.The approach of the fascist phenomenon by international relations is not the one favored by scholars, because their efforts in the case of so-called “small fascisms” – in fact what I call great fascisms in small countries – as the Romanian Legion of the Archangel Michael / Iron Guard consisted in demonstrating above all the autonomy of the local fascisms in relation to the bigger fascist movements or regimes as that of the Italian and German powers – in this case the National Socialist Party. This approach first encourages a comparative methodology which is essential for legitimizing a general definition and subsuming particular cases.Nevertheless it could also lead to circular argumentation – defining as fascist movements, regimes and ideologies first mobilized for the definition. Thus, relational and transfer approaches will certainly prove useful for evaluating some comparative conclusions from the perspective of the actors themselves and in the way they have considered these ideological and structural commonalities, as well as their relationships. These approaches will also generate some distortions, such as the overrepresentation of elites while these ultra-nationalist populisms have the primary ambition to mobilize the masses of their respective nations in the name of purifying social utopias.
- La représentation du Souabe danubien dans la presse roumaine post-totalitaire : De l'échange culturel au transfert identitaire - Silvia Aulagnon p. 57-73 Cette contribution se propose de mettre en lumière, à l'aide d'une analyse du discours, les représentations dans la presse roumaine post-totalitaire des Souabes danubiens émigrés et colonisés au Banat dès le xviiie siècle par les Habsbourg, et celles des échanges culturels tissés entre cette communauté et les populations allogènes existantes sur place, fruit de leur présence triséculaire sur ce territoire.Nous posons comme postulat que le bilinguisme et le biculturalisme sociétal (et même, dans ce contexte spécifique du Banat, vieille province autrichienne peuplée par une véritable mosaïque ethnosociolinguistique, le plurilinguisme et le pluriculturalisme) apparaissent comme le tout premier aspect des relations interculturelles engagées dans la région, par la force d'une co-existence/co-habitation pluricentenaires. C'est précisément cet aspect-là qui constitue, dans un premier temps, l'objet de notre présente analyse. Conjointement, ce profil linguistique et culturel à part des acteurs sociaux banatais et des Souabes danubiens en particulier s'incarne, bien plus souvent qu'on ne le pense, en ce que l'on a appelé, en psychologie culturelle, une « fluidité identitaire », voire une « identité migratoire », ou encore la fameuse « identité ouverte » (Abdallah-Pretceille). Nous en proposons ici un éclairage à travers le prisme de la notion de « transfert culturel » (Espagne), voire « identitaire », telle qu'il apparaît dans les articles de presse étudiés.This contribution proposes to clarify, using an analysis of the speech, the representations in the post-totalitarian Rumanian press of Danubian Souabes emigrated and colonized in Banat as of the 18th century by the Habsbourgs, and those of the cultural exchanges created between this community and the existing alien populations on the spot, fruit of their three centuries old presence on this territory.We pose as postulate that bilingualism and the biculturalism of society (and even, in this specific context of Banat, old Austrian province populated by a true ethnosociolinguistic mosaic, plurilingualism and pluriculturalism) seems the first aspect of the intercultural relations committed in the area, by the force of a co-existence/co-dwelling. It will be precisely this aspect which will constitute, initially, the object of our present analysis. Jointly, this special linguistic and cultural profile for social actors of Banat, and of Danubian Souabes in particular will incarnate itself, much more often than it is thought, in what one called, in cultural psychology, an “identity fluidity”, even a “migratory identity”, or a famous “open identity” (Abdallah-Pretceille). We will propose here a lighting of it through the prism of the concept of the “cultural transfer” (Espagne), even the “transfer identity”, such as it appears in the studied press articles.
- Periphere Räume erzählen : Überlegungen zu narrativen Mustern am Beispiel des Unterlaufs der Donau - Olivia Spiridon p. 19-31
La littérature allemande de Roumanie, de Paul Celan à Herta Müller
- Celans „rumänische Büffel“ : Eine Czernowitzer Reminiszenz - Andrei Corbea-Hoisie p. 77-96 L'article se propose de suivre le chemin d'un syntagme déjà bien discuté, appartenant au poème Coagula de Paul Celan – « les bisons roumains » –, de sa source (une lettre tout aussi connue de Rosa Luxemburg, de 1917) au texte poétique. Le fait que le texte daté de 1965 ait été esquissé, dans sa version quasi finale, dès 1962 conduit à se demander dans quelle mesure le recours de Celan à la citation de Rosa Luxemburg était tout aussi motivé que trois ans plus tard, lorsqu'il tenta de délivrer son message sur la pensée « alchimique ». L'examen du dossier qui réunit les manuscrits de l'Élégie Valaisanne/Parisienne, contenant aussi les étapes préliminaires de Coagula, renvoie à une certaine atmosphère de cette période de sa création où la réflexion sur son isolement dans un monde perçu comme ennemi était en train de stimuler le souvenir obsessionnel de sa jeunesse à Czernowitz – ce qui accrédite aussi l'hypothèse selon laquelle la lecture que Celan fit des lettres de Rosa Luxemburg provient de cette période, décisive dans sa formation.The article is proposing to follow along a much discussed syntagm from Paul Celan's poem Coagula – “The Romanian Buffaloes” – starting from the source (a both known and signed letter by Rosa Luxemburg in 1917) to the poetic text. The fact that the text, dated from 1965, was drafted, in the final version, already in 1962, leads to the question if Celan's old recourse from the quote of Rosa Luxemburg was same motivated as 3 years later, when he tried to send his message about the “alchemic” thinking. The file's analysis containing the manuscripts of the Valesian/Parisian Elegy, also including the preliminary stages of the final version of Coagula poem, evokes a certain atmosphere from this period of his creation, in which the meditation concerning the isolation in a world perceived as being hostile, was about to stimulate the obsessive reminder of his youth's years in Bukovina – a fact that holds also our hypothesis, according to which the letter's lecturing of Rosa Luxemburg by Celan comes from this period, which was well crucial for his accomplishment.
- Mots et images : Constructions visuelles dadaïstes et surréalistes dans les poèmes de jeunesse de Paul Celan - Raluca Dimian-Hergheligiu p. 97-110 Cet article propose une analyse de la visualité métaphorique des poèmes en prose de langue roumaine de la période bucarestoise de Paul Celan dans le contexte des transferts d'idées entre les cercles avant-gardistes bucarestois et les cercles parisiens au cours des premières décennies du XXe siècle. Si la construction visuelle du seul poème en prose de langue allemande de cette période semble beaucoup rappeler le discours de Tristan Tzara sur la photographie (son nom se retrouve, également, parmi les notes en langue roumaine de son carnet), la métaphore de la patinoire dans le poème Partisan de l'absolutisme érotique rappelle le collage dadaïste de Théodore Fränkel, La mort du pape au pays du patinage. L'article propose une interprétation des poèmes en prose de langue roumaine de Celan en tant qu'exercices de style, de vision et de langue, relevant d'une réflexion typique du milieu culturel roumain et interculturel d'après la Seconde Guerre mondiale.The article proposes an analysis of the metaphorical visuality in Paul Celan's Romanian language prose poems during the Bucharest period, in the context of the transfer of ideas between Bucharest and Parisian avant-garde circles in the first decades of the 20th century. Whereas the visual construction of the German language prose poem from the Bucharest period recalls Tristan Tzara's discourse on photography (his name is also mentioned in the Romanian notes of his diary), the skating rink metaphor in the poem Partisan of erotic absolutism reminds of Theodore Fränckel's Dadaist collage, La mort du pape au pays du patinage. The article formulates an interpretation of Celan's Romanian prose poems as exercises in style, vision, and language, reflecting the Romanian and intercultural environment after World War II.
- De la Roumanie à l'Allemagne, la fremde Heimat de Herta Müller - Sylvaine Faure-Godbert p. 111-125 Née en 1953 en Roumanie au sein de la minorité germanophone des Souabes du Banat, réfugiée en Allemagne depuis 1987, Herta Müller se trouve à la croisée des identités et des cultures. Pour des raisons qui tiennent à sa biographie mais aussi au mode de perception qu'elle revendique, elle ne saurait faire sienne la notion de Heimat. Instrument d'oppression de l'individu mis au service d'un refoulement collectif, elle constitue pour elle, dans sa composante souabe comme roumaine, un lieu dans lequel on ne peut pas vivre. Elle tient de plus la Fremdheit pour un mode idéal de relation au monde, sapant ainsi a priori la possibilité d'une quelconque appartenance.Cette Heimat qu'elle exècre s'impose cependant dans son œuvre comme un noyau vide à partir duquel elle redéfinit, au fil de son histoire, ce que signifient pour elle l'appartenance, l'exil, la Heimatlosigkeit, le mal du pays, etc. Car c'est précisément le fait d'évider sans cesse cette notion qui rend d'autant plus nécessaire ce réajustement permanent. Et de même que le « regard étranger » qu'elle porte sur le monde préexiste à l'exil, la Roumanie demeure « l'arrière-pensée » de tout ce qu'elle perçoit en Allemagne.Born in 1953 in Romania among the German-speaking Banat Swabian minority, Herta Müller took refuge in Germany in 1987 and has been standing at the crossroads of identities and cultures. Due to biographical reasons as much as the mode of perception she champions, she cannot appropriate the notion of Heimat. Be it used by Swabians or Romanians, this tool that oppresses individuals and favours collective psychological repression constitutes for her a place that cannot be inhabited. She also considers Fremdheit as an ideal way to relate to the world and therefore a priori undermines any possible belonging.As loathsome as Heimat is to her, it remains at the core of her works. It is the empty kernel from which, in the course of her story, she redefines belonging, exile, Heimatlosigkeit, homesickness, etc. For it is precisely the continuous emptying out of this notion that makes a reworking of every other definition all the more necessary. In the same way as her “foreign vision” of the world pre-exists exile, Romania remains “in the back of her mind” and influences all her perceptions in Germany.
- « Pris en flagrant délit » : ces lieux hantés par l'interdit dans La bascule du souffle de Herta Müller - Michel Mallet p. 127-140 Que ce soit dans ses récits autobiographiques ou dans son œuvre de fiction, l'interdit se retrouve souvent au cœur des thématiques abordées par Herta Müller. Celui-ci – par nature étroitement lié à la tradition, à la morale et aux lois – est couramment contextualisé et associé au concept identitaire propre aux cultures germanophones que l'on appelle Heimat. Espace à la fois sentimental et physique prônant la normativité, la Heimat que décrit Müller dans ses œuvres se veut aussi un lieu où règnent les divisions, notamment celles liées aux discours opposant le bien et le mal, le permis et le proscrit, la vérité et le mensonge. Toutefois, au risque de se voir menacés, punis, voire exclus de leur communauté, rares sont les protagonistes de Müller qui se plient au protocole de conduite construit et prescrit par la Heimat. Reflétant l'expérience de l'auteur comme victime de dictature et de surveillance, les personnages romanesques de Müller sont eux aussi prédestinés à la clandestinité, à un mode de vie marginal à la fois préventif et stratégique qui entraîne peur et hantise. Bien que les caractéristiques associées au phénomène de l'interdit occupent une place de prédilection dans les romans de Müller, la corrélation liant l'espace, la clandestinité et la surveillance est particulièrement visible dans son roman La Bascule du souffle, où l'identité refoulée et les vices cachés du protagoniste Léo Auberg font de lui une proie des mécanismes de surveillance de la Heimat. Incapable de résister à la tentation des désirs, il est à la fois obsédé par l'angoisse de dévoiler son homosexualité et leurré par les lieux de l'interdit qu'il ne peut s'empêcher de fréquenter, malgré la menace constante qui le surveille, ce risque d'être pris en flagrant délit.Inherently related to tradition, morality and the law, the forbidden is a theme often found at the core of Herta Müller's texts. As such, it is often contextualized and associated with the German notion of Heimat in her essays and works of fiction. As a sentimental and territorial space built on normative binaries, Heimat is portrayed here as a regressive social construct where divisions reign, especially when these are linked to discourses revolving around antagonistic concepts such as good and evil, truth and lies, the permitted and the forbidden. As dissidents, Müller's protagonists rarely remain compliant to the Heimat's constructed and prescribed protocol of conduct, despite the risk of being threatened, punished or even excluded from their community. Reflecting the author's own experience as a victim of dictatorship and surveillance, Müller's fictional characters seem predestined for clandestinity, a marginal way of life that is both preventive and strategic, and which often leads to sentiments of fear and rejection. Although manifestations of the forbidden are present in all of Müller's novels, the correlation linking space, clandestinity and surveillance is, however, particularly visible in her novel The Hunger Angel, where the protagonist's repressed identity and hidden vices make him a prey to the monitoring mechanisms of the Heimat. Unable to resist the temptation of desires, he is haunted by the fear of being persecuted for his sexual orientation, yet also drawn to forbidden places that, much to his own dismay, tempt and lurre him, in spite of the constant risk of being monitored, or worse, of “being caught in the act”.
- Celans „rumänische Büffel“ : Eine Czernowitzer Reminiszenz - Andrei Corbea-Hoisie p. 77-96
Réception et médiation : le rôle des «passeurs»
- La pensée allemande et les débuts de la tradition philosophique roumaine - Cécile Folschweiller p. 143-157 L'école de philosophie roumaine est jeune. Elle naît, institutionnellement, avec la création des universités (Iaşi 1860, Bucarest 1864). Mais la réflexion philosophique roumaine est plus ancienne, alimentée par les contacts intellectuels avec le reste de l'Europe et par les questionnements collectifs liés au problème national. Dans ce contexte, le rôle de la pensée allemande apparaît dès le début du XIXe siècle avec l'École transylvaine, puis pendant la période quarante-huitarde, trop souvent considérée sous le seul angle de l'idéologie française, pour s'épanouir, non sans critiques, au sein du cénacle Junimea mené par Titu Maiorescu à partir des années 1860. Celui-ci, formé à Vienne et à Berlin, puis formant lui-même les générations suivantes de penseurs roumains, oriente fortement les débats sur les questions de la culture, de la critique, du jugement, du national et de l'universel, de l'art, de l'histoire, en mobilisant les œuvres de Kant, de Schopenhauer mais aussi des scientifiques. En résultent au XXe siècle des tendances divergentes qui s'affrontent sur le terrain philosophique roumain tout en continuant à se référer aux auteurs allemands, entre la tentation de fonder métaphysiquement une pensée nationale et la pratique d'une philosophie scientifique.The Romanian philosophical school is a young one. From an institutional point of view, it was born with the foundation of the universities of Iasi (1860) and Bucarest (1864). And yet, the Romanian philosophical tradition is older than that, fostered as it was by the intellectual connections with the rest of Europe and the collective soul probing linked to the national question. In this context, the role played by German thought was apparent from the early 19th century with the Transylvan School. It is also manifest in the period around 1848 – a period which is too often considered from the sole perspective of French ideology. It then flourished within the Junimea circle led by Titu Maiorescu in the 1860s. Maiorescu, who was trained in Vienna and Berlin, and later trained the next generations of Romanian thinkers, heavily influenced the debates on such issues as culture, criticism, judgement, the national and the universal, art, history, by drawing on the works of Kant and Schopenhauer, as well as a number of scientists. Out of it came several diverging and competing philosophical tendencies. These came into conflict within the Romanian philosophical context while still referring to German authors, and fluctuating between the temptation to metaphysically found a national school of thought and the actual practice of scientific philosophy.
- Können Übersetzungen etablierte Rezeptionsmuster durchbrechen? : Mircea Cărtărescus Nostalgia im deutschen Sprachraum - Larisa Cercel p. 159-179 Après une longue période de réception modeste, la littérature contemporaine roumaine jouit à présent d'un bon accueil sur le marché germanophone du livre. Cet article s'interroge sur les facteurs qui ont conduit à ce changement de situation. Dans le cadre d'une mosaïque complexe d'explications possibles, certaines hypothèses basées sur une étude de cas sont avancées ici. Elles sont amarrées à la réception du roman Nostalgia de Mircea Cărtărescu et de sa traduction allemande par Gerhardt Csejka. L'analyse est fondée sur un corpus de 22 comptes rendus et émissions de radio consacrés à ce roman dans le monde germanophone (Allemagne, Autriche, Suisse) après sa première publication en 1998. La question des conditions dans lesquelles les traductions peuvent entraîner un changement dans la réception est examinée d'un point de vue traductologiqueAfter a long time of modest reception, Romanian contemporary literature now enjoys a good reception on the German-speaking book market. This article asks about factors that have led to this changed situation. As part of a complex mosaic of possible explanations, some hypotheses based on a case study are advanced here. They are moored at the reception of Mircea Cărtărescu's novel Nostalgia and its German translation by Gerhardt Csejka. The analysis is based on a corpus of 22 reviews and radio broadcasts dedicated to this novel in the German-speaking world (Germany, Austria, Switzerland) after its first publication in 1998. From a translational scientific perspective, the question of the conditions under which translations can bring about a change in reception is examined
- La pensée allemande et les débuts de la tradition philosophique roumaine - Cécile Folschweiller p. 143-157
Comptes rendus de lecture
- Florence Baillet (dir.), Einar Schleef par-delà le théâtre. Mise en scène, écriture, peinture, photographie : Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2016, coll. « Le Spectaculaire », 204 p. - Bénédicte Terrisse p. 181-184
- Edouard Jolly, Günther Anders. Une politique de la technique : Paris, Michalon, 2017, 120 p. - Martine Benoît p. 184-186
Actualité littéraire
- Daniel Kehlmann, Tyll : Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, 2017, 474 p. - Carola Hähnel-Mesnard p. 187-189
- Peter Stamm, Die sanfte Gleichgültigkeit der Welt : Frankfurt/Main, S. Fischer, 2018, 156 S. - Lina Werry p. 190-191
(Re)Lectures
- (Re)lectures : Les Tableaux parisiens de Walter Benjamin : une forme artistique ? - Michel Métayer p. 193-207
Inédits
- Inédits - Ilse Wölker p. 209-213