Titre | Ce “sentiment de culpabilité” | |
---|---|---|
Auteur | Loretta Baldassar | |
Revue | Recherches Sociologiques et Anthropologiques | |
Numéro | vol. 41, no 1, 2010 Les dynamiques de soin transnationales | |
Page | 15-37 | |
Résumé |
Cet article explore l'expérience de la “culpabilité” en tant qu'émotion jouant un rôle moteur dans les obligations réciproques de soin dans les relations familiales transnationales. Je pose l'hypothèse qu'en créant une séparation physique, une absence et un sentiment de manque, l'acte migratoire pousse les migrants à se sentir coupables de ne pas remplir l'obligation morale de coprésence. Les migrants se sentent souvent coupables de ne pas être présents pour s'occuper de leurs parents âgés ; les parents se sentent souvent coupables de ne pas participer à la vie de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Ce “sentiment de culpabilité” les encourage à “rester en contact” aussi souvent et effectivement que possible en créant des occasions leur permettant d'échanger coprésence et don de soi. En renforçant les relations, en exerçant une influence sur autrui, et en allégeant les inégalités relationnelles, la culpabilité peut servir au final à renforcer et maintenir les relations de soin transnationales. Cependant, dans les relations transnationales où les devoirs sont trop lourds pour être remplis, les individus peuvent se désengager du soin afin d'éviter des sentiments de culpabilité accablants et fragilisants. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
This paper explores the experience of “guilt” as a motivating emotion in reciprocal obligations to care in transnational kinship relations. My hypothesis is that the act of migration, by causing physical separation, absence and longing, causes migrants to feel guilty about their moral obligations to be co-present. For instance, migrants often feel guilty about not being present to look after ageing parents; similarly, parents often feel guilty about not participating in the lives of their children and especially grandchildren. This “guilty feeling” motivates them to “stay in touch” as often and as effectively as they can by creating opportunities in which they can exchange co-presence and share the gift of self. By strengthening relationship, by exerting influence over others, and as a mechanism for alleviating inequities in relationships, guilty may serve to strengthen and maintain transnational caregiving relationships. However, in transnational relationships where obligations are too great to be readily met, individuals may withdraw their caregiving in order to avoid overwhelming and debilitating feelings of guilt. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://journals.openedition.org/rsa/185 |