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Titre Être tenu par son erreur : les conséquences du fait de se tromper
Auteur Nicolas Marquis
Mir@bel Revue Recherches Sociologiques et Anthropologiques
Numéro vol. 42, no 1, 2011
Page 63-75
Résumé Peut-on sortir indemne de ses erreurs ? En empruntant une voie dessinée par les recherches récentes relatives au fait de se tromper qui se démarquent d'une appréhension purement cognitiviste, cet article vise à explorer ce que fait l'erreur à la personne qui la commet. L'hypothèse qui est développée à la suite de Wittgenstein est que chaque acte, chaque contenu cognitif qui se verra qualifié d'erreur “tient” la personne, et risque de porter à conséquence sur la manière dont l'auteur de l'erreur pourra s'engager dans le monde. Il est ainsi possible de proposer une classification des erreurs en fonction du réarrangement qu'elles impliquent dans le système de ce que la personne sait, croit, vit. Afin d'approfondir cette hypothèse, l'article s'appuie sur le fameux texte d'A. Schutz intitulé Don Quichotte et le problème de la réalité. Le phénoménologue y analyse la manière dont le héros fantasque de Cervantès, figure extrême de ce que nous sommes au quotidien, s'arrange un temps pour continuer à vivre dans son sous-univers de chevalerie grâce à un environnement bienveillant, mais aussi comment le chevalier auto-proclamé sera inéluctablement amené à qualifier d'erreur l'ensemble de ce qu'il sait, croit ou vit lorsque le monde qui l'entoure se fera confrontant.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Can we emerge unscathed from our errors ? In taking a path sketched out in recent research on the fact of being wrong that distances itself from a purely cognitivist understanding, this article seeks to explore what an error does to the person who makes it. The hypothesis that is developed, following Wittgenstein, is that every act, every cognitive content that ends up being described as error has “a hold” on the person and risks having consequences on the way the error's author will be able to involve him/herself in the world. Hence it is possible to propose a classification of errors according to the rearrangement which they imply in the system of what the person knows, believes and lives. In further investigating this hypothesis, the article relies on A. Schutz's celebrated text entitled Don Quixote and the Problem of Reality (Don Quichotte et le problème de la réalité). Therein the phenomenologist analyses how Cervantes' fanciful hero, an extreme figure compared to our everyday selves, arranges things so as to go on living in his sub-universe of chivalry thanks to a benevolent environment, but also how the self-proclaimed knight is inescapably brought around to describing everything he knows, believes or lives as erroneous - once the world around him becomes confrontational.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rsa/657