Titre | Valoriser ses “incapacités” dans le jeu des délibérations autour d'un projet de relogement. L'accès à la parole publique des habitants d'un bidonville | |
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Auteur | Céline Véniat | |
Revue | Recherches Sociologiques et Anthropologiques | |
Numéro | vol. 46, no 1, 2015 (In)capacités citoyennes | |
Page | 89-108 | |
Résumé |
Cet article propose une réflexion sur les différentes formes de capacités mobilisées par les habitants d'un bidonville pour se faire entendre dans les délibérations au sujet d'un projet de relogement. Il s'appuie sur une enquête ethnographique portant sur la mobilisation collective qui s'est constituée suite à l'évacuation du bidonville et en particulier sur les interactions entre les habitants, le collectif de soutien et les élus. Le collectif de soutien valorise une expérience passée commune et cherche à imposer les règles du jeu de la délibération avec les élus pour garder le contrôle sur le bidonville. Les habitants du bidonville, tout en ayant recours à des porte-parole reconnus, mobilisent le registre de l'évitement et des confidences hors scène pour affirmer leur liberté de choix et contester la décision collective en coulisses. Cette contestation ressurgit sur la scène politique par une remise en cause des codes rhétoriques valorisés par les élus à travers la conversion d'une incapacité linguistique en capacité d'expression et par l'usage du chahut comme modalité d'insertion dans le discours public. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This article proposes reflection on the different types of capacities mobilized by the shantytown inhabitants in getting their voices heard in deliberations surrounding a rehousing project. It relies on an ethnographic investigation dealing with the collective mobilization that was formed following the evacuation of a shantytown and in particular on the interactions between the inhabitants, the support group and elected officials. Making the most of shared past experience, the support group sought to impose the game rules in deliberations with the elected officials so as to maintain control over the shantytown. While having recourse to a recognized spokesperson, the shantytown's inhabitants used avoidance techniques and off-stage secrets to affirm their freedom of choice and challenge the collective decision behind the scenes. This challenging re-appeared on the political scene through a questioning of the rhetorical codes valorized by the elected officials through conversion of a linguistic incapacity into a capacity for expression and in using uproar as a means of inclusion in public discourse. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rsa/1400 |