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Titre Comment ne pas faire d'enfants ?
Auteur Cécile Thomé, Mylène Rouzaud-Cornabas
Mir@bel Revue Recherches Sociologiques et Anthropologiques
Numéro vol. 48, no 2, 2017 Le travail procréatif
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 117-137
Résumé La “crise de la pilule” de 2012-2013 a contribué à remettre en cause la prédominance de la pilule contraceptive en France, sans pour autant que l'imputation aux femmes de leur responsabilité en matière de contrôle des naissances ne soit remise en cause. Cet article s'intéresse aux mécanismes de domination, en particulier médicaux et de genre, qui fondent et maintiennent les différentes dimensions ordinaires et invisibilisées du travail qui découle de cette responsabilité. Il s'agit d'abord de montrer comment, du fait de la médicalisation de la contraception, la responsabilité du contrôle des naissances est progressivement devenue féminine et comment, dans le même temps, le travail lié à cette responsabilité est demeuré caché. Cette invisibilisation du travail féminin passe par la naturalisation de la contrainte que représente l'observance contraceptive, et en particulier de la charge mentale afférente. C'est aussi de la contradiction entre une injonction au choix et un panel limité de méthodes effectivement disponibles pour les femmes que naît la nécessité d'une autre forme de travail contraceptif : un travail cognitif. Enfin, l'utilisation d'une méthode de contrôle de la fécondité implique, en particulier s'il s'agit d'une méthode hormonale, de faire face à des effets secondaires minorés voire niés. Là encore, c'est une for­me de travail invisible – un travail sur soi – que cet article vise à dévoiler.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The “crisis of the pill” of 2012-2013 contributed to challenging the predominance of the contraceptive pill in France, yet without the ascription to women of their responsi- bility for birth control being called into question. This article chooses to focus on the mechanisms of domination, particularly medical and gender, which found and main- tain the various ordinary and invisibilized dimensions of the work resulting from this responsibility. Due to contraception's medicalisation, this first of all involves showing how responsibility for birth control gradually became female and how, at the same time, the work related to that responsibility remains hidden. This invisibilisation of fe- male work results from naturalizing the constraint contraceptive observance represents and, particularly, the related mental effects. Then too the need for another sort of con- traceptive work is born from the contradiction between an injunction to choice and the limited range of methods really available to women : a cognitive work. Lastly, using a fertility control method implies, and particularly involving a hormonal method, dealing with minimalized, or even denied, side effects. There too, is a form of invisible work – a work on oneself – which this article aims to reveal.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rsa/2083