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Titre La cinéphilie comme éducation de soi
Auteur Sandra Laugier
Mir@bel Revue A contrario
Numéro no 26, 2018/1 L'éducation du regard
Rubrique / Thématique
Articles
Page 95-113
Résumé Dans son article, Sandra Laugier explore à partir de Stanley Cavell les rapports entre philosophie et cinéma. Elle entend nous montrer combien des films peuvent contribuer à changer notre regard sur ces moments où notre vie change. L'expérience cinématographique en vient ainsi à faire partie de notre expérience. Le cinéma nous aide à voir ce qui est important, ce qui compte, si nous entretenons avec les films « une compagnie intime », ni privée, ni personnelle, qui perfectionne nos souvenirs des films en les partageant avec les nôtres, avec nos amis, avec notre monde privé. Les films que nous voyons deviennent alors ce que Sandra Laugier appelle un « laboratoire de la conversation ». Cette projection à plusieurs en même temps que cette description du film à plusieurs est ce qu'il faut entendre par « éducation du regard ». Ce qui compte devient le réel et, comme l'écrit l'auteure, « être réaliste, c'est alors simplement accepter que des choses, des moments, des gens s'inscrivent en nous ». La philosophie devient une aventure quotidienne à la fois conceptuelle et sensible dans laquelle notre expérience, parce qu'elle est spontanée, est une pensée et, parce qu'elle est vulnérable au réel, est une réceptivité. Active et passive, l'éducation du regard s'élabore en même temps qu'elle se reconnaît dans le cinéma.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In her paper, Sandra Laugier explores the relationship between philosophy and cinema. Through a reading of Stanley Cavell, she shows how movies may transform our way of seeing the changing moments of our existence. The cinematographic experience, which is neither personal nor private, becomes thus part of our life. If we are with movies in an intimate relationship that sharpens our remembering of them, they help us to see what is important, what counts in our existence and invite us to share our memories with our family, our friends, our private world. Movies tend then to be what Sandra Laugier calls a “conversation laboratory”. The commun projection as well as the common description of a film can be understood as an “education of the sight”. What counts is the real and in Sandra Laugier's words “being realistic simply means to accept that things or moments or people make an impression on us”. In that sense, philosophy becomes a daily adventure, at the same time conceptual and sensible. An adventure in which our experience, being spontaneous, is a thought, and being vulnerable to what is real, is a way of receiving things. Active as well as passive, the “education of the sight” is elaborated by the cinema and recognizes itself in the cinema.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ACO_181_0095