Titre | Le féminin, le voile et la honte dans le discours ecclésiastique ( xii e - xiii e siècle) | |
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Auteur | Emmanuel Bain | |
Revue | Clio : Histoires, femmes et société | |
Numéro | no 47, 2018/1 Le genre des émotions | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 45-66 | |
Résumé |
Cet article pose la question de savoir dans quelle mesure les émotions ont été un élément de construction du genre par les théologiens médiévaux. Il montre dans un premier temps que la sensibilité, bien que régulièrement associée au féminin, n'a pas constitué un élément important de distinction des sexes avant le xiii
e
siècle. Le motif de la sensibilité féminine a même pu être utilisé au service d'une lecture égalitaire de certains passages bibliques en plaçant le féminin dans l'humain. Dans un second temps, nous étudions une émotion particulière, la verecundia, souvent associée au voile et, par-là, aux femmes. C'est l'occasion de montrer comment une “émotion” régulièrement appliquée aux hommes, a pu être construite comme spécifiquement féminine en ce qu'elle exprime la réserve et la soumission attendue de la femme qui accepte la médiation masculine que signifie le voile, tout en lui ouvrant un chemin vers le salut et même vers la gloire. La verecundia apparaît ainsi pour les femmes comme un chemin vers la gloire à travers la honte qui se définit en vertu. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article explores the extent to which emotions were an element in the construction of gender in the writings of medieval theologians. It will explain firstly that although sensitivity was often associated with women, it did not become an important element of the distinction between the sexes until the thirteenth century. The motif of feminine sensitivity was sometimes even used to serve a gender-egalitarian reading of certain biblical passages, by considering femininity to be a constituent part of any human being. It will then focus in particular on a single emotion, namely verecundia (shame), which is often linked to the veil and therefore to the women who took it. This will make it possible to demonstrate how an “emotion” regularly attributed to men could also be construed as specifically feminine – as a symbol of the demure behaviour and submission that was expected of women, who had to accept the masculine mediation epitomized by the veil. At the same time, verecundia also opened a path to salvation and even to glory for women. Verecundia thus appeared to women as a path to glory through shame, which was defined both as an emotion and as a virtue. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_047_0045 |