Titre | Résistances à la laïcisation : Le maintien des congrégations soignantes dans les arrondissements parisiens sous la Troisième République, de 1880 à 1914 | |
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Auteur | Anne Jusseaume | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 52, août 2018 Paris « capitale de la charité » à la fin XIXe siècle | |
Rubrique / Thématique | Dossier - Paris, capitale de la charité à la fin du XIXe siècle |
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Page | 49-67 | |
Résumé |
À partir de la fin des années 1870, le Conseil municipal de Paris et l'Assistance
publique lancent la laïcisation des hôpitaux et bureaux de bienfaisance. En parallèle de la laïcisation scolaire, cette politique vise directement les congrégations
charitables. La loi de 1901 et la décennie qu'elle ouvre constituent l'acmé de la
politique anticléricale de la Troisième République, donnant lieu à de nombreuses
fermetures d'établissements congréganistes, de procès et perquisitions. Pourtant, à
l'échelle de la ville et plus encore de l'arrondissement, les congrégations soignantes
bénéficient de la bienveillance des municipalités et du Préfet de la Seine. Inscrites
dans le tissu urbain du quotidien, leur utilité sociale – dévouement féminin et
soignant conforme à leur genre – ainsi que leur absence de troubles à l'ordre
public et de rôle politique, sont des arguments souvent mobilisés pour justifier
leur autorisation. Sans échapper à l'anticléricalisme de certains maires ni à la
laïcisation de la plupart des maisons de secours de l'Assistance – qui dans
certains endroits se déroule sans heurts, les réseaux laïcs et ecclésiastiques permettant le transfert des sœurs et de leurs œuvres dans des établissements paroissiaux – les congrégations soignantes traversent la politique anticléricale de la
République et affirment leur ancrage dans la ville jusqu'en 1914. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Beginning in the late 1870s, the Paris City Council and Public Assistance Hospital
Administration started to secularise hospitals and charity offices. Along with the
secularisation of the school system, this policy directly targeted charitable congregations. The Act of 1901 and the ensuing decade were the peak of the anticlerical
policies of the Third Republic, resulting in many congregation-operated institutions being closed, with lawsuits and police searches. However, on a city-wide level
and especially by arrondissement, nursing congregations were viewed benevolently by the city officials and the Seine Prefect. Several arguments were often
put forward in favour of their authorisation: they were part of the ordinary urban
fabric, were useful to society – with women who were devout and dedicated to
treating people, in keeping with their gender roles – and did not disturb the peace
or play any political role. While not escaping the anticlerical views of certain
mayors or the secularisation of most Public Assistance shelters – secularisation
that often occurred without conflict as the secular and ecclesiastic networks
allowed the nuns and their work to be transferred to parish institutions – the
nursing congregations survived the anticlerical policies of the Republic and
asserted their anchoring in Paris until 1914. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_052_0049 |