Titre | Gouvernance urbaine et critique dans les métropoles européennes | |
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Auteur | Thomas Aguilera | |
Revue | Métropoles | |
Numéro | Hors-série 2018 10 ans : Numéro anniversaire | |
Rubrique / Thématique | En ville : politiques urbaines et perspectives critiques |
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Résumé |
L'approche par la gouvernance urbaine a souvent été dénoncée comme faisant le jeu du néolibéralisme par la neutralisation des rapports de pouvoir, des hiérarchies et des effets néfastes de l'intervention des acteurs privés dans la conception des politiques publiques. À rebours de ces critiques, nous défendons dans cet article l'idée que les approches en termes de gouvernance, bien au contraire, s'avèrent particulièrement propices à des recherches portant sur les critiques et les protestations urbaines. Nous défendrons une approche par la gouvernance comme posture méthodologique et non comme résultat : cette approche permet d'explorer empiriquement la complexité des relations entre des acteurs porteurs d'intérêts divergents à des échelles multiples, dans des espaces polycentriques, sans présupposer a priori des hiérarchies entre acteurs et de potentielles situations de domination, mais sans pour autant dépolitiser leurs relations. Cette approche est notamment fructueuse pour penser les effets des protestations sur les politiques publiques. Nous présenterons les modalités de son opérationnalisation par une ethnographie multisituée et comparée des mouvements de squatteurs à Paris et à Madrid. Finalement, l'article avance deux arguments. D'une part, il montre que critique et approche par la gouvernance urbaine ne sont pas incompatibles mais permettent de rendre compte de la complexité des relations entre protestataires et décideurs. D'autre part, il montre l'apport de cette approche à l'analyse des mouvements sociaux, notamment pour penser leurs effets sur les politiques publiques. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The urban governance approach has often been denounced as playing the game of neoliberalism through the neutralization of power relations, hierarchies and the detrimental effects of the intervention of private actors in the design of public policies. Contrary to these criticisms, in this article we defend the idea that approaches in terms of governance, on the contrary, are particularly conducive to research on criticism and urban protests. We defend the governance approach as a methodological posture and not as a result: this approach makes it possible to empirically explore the complexity of the relationships between actors carrying diverging interests at multiple scales, in polycentric spaces, without presupposing hierarchies a priori between actors and potential domination situations, but without de-politicizing their relations. This approach is particularly fruitful for thinking about the effects of protests on public policies. We present the modalities of its operationalization with a multi-situated and comparative ethnography of squatter movements in Paris and Madrid. Finally, the article makes two arguments. On the one hand, it shows that criticism and approach by urban governance are not incompatible, but allow the complexity of relations between protesters and decision-makers to be accounted for. On the other hand, it shows the contribution of this approach to the analysis of social movements, especially to think about their effects on public policies. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/metropoles/5789 |