Titre | Chronique d'un mort-vivant. Mise en altérité et devenir de l'homo sacer romain | |
---|---|---|
Revue | Droit et cultures | |
Numéro | no 76, octobre 2018 L'étranger et le droit | |
Rubrique / Thématique | Aujourd'hui comme hier, l'étranger à la porte du droit |
|
Page | 31-84 | |
Résumé |
La mort civile qui est la conséquence de la mise hors-la-loi est une pratique aujourd'hui disparue qui consiste, par le droit, à priver quelqu'un de tout droit en raison de sa violation du droit. Pourtant, sa résurgence est souvent évoquée dans les débats juridiques nationaux suite à des exactions traumatisantes. Par ailleurs, des versions atténuées de la mort civile existent sous la forme d'une privation pour des citoyens d'une partie de la personnalité juridique, et font craindre un retour sur la scène juridique de la mort civile. Afin de cerner ce mécanisme, nous en expliquerons la genèse en nous attardant sur une figure de la Rome archaïque : celle de l'homo sacer. Nous commencerons par décrire sa mise en altérité par le Droit suite à sa transgression des règles religieuses qui maintiennent l'équilibre entre les dieux et les hommes dans la société. Désormais simple corps vivant étranger au monde et voué aux dieux, nous verrons dans un second temps que l'homo sacer se trouve dans une relation d'exception. Ceci, aussi bien vis-à-vis du droit des hommes, puisque n'importe qui peut le mettre à mort sans craindre de devenir homicide, qu'au regard du droit des dieux, étant donné qu'en dépit de son statut d'être sacré, il ne peut être sacrifié. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
The civil death, which is the consequence of outlawing, is a practice that has now disappeared and consists of the right to deprive someone of all rights because of his violation of the law. However, its resurgence is often mentioned in national legal debates following traumatic exactions. Moreover, attenuated versions of civil death exist in the form of a deprivation for citizens of a part of legal personality, and raise fears of a return to the legal scene of civil death. In order to understand this mechanism, we will explain its genesis by dwelling on a figure of archaic Rome: that of homo sacer. We will begin by describing his putting into otherness by the Law following his transgression of the religious rules which maintain an equilibrium between the gods and human beings in the society. Henceforth, being a simple living body foreign to the world and devoted to the gods, we will see in a second part that the homo sacer is in an exceptional relationship. This, as well as the right of men, since anyone can put him to death without fearing of becoming homicidal, as with regard to the law of the gods, since in spite of his status as a be sacred, he cannot be sacrificed Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://journals.openedition.org/droitcultures/4573 |