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Titre L'altérité comme passerelle juridique
Auteur Sophie Démare-Lafont
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 76, octobre 2018 L'étranger et le droit
Rubrique / Thématique
D'Orient en Occident, l'influence de l'altérité, chemin d'intégration
Page 107-116
Résumé Au Proche-Orient ancien, les étrangers ne transportent pas leur appartenance civique et leurs garanties personnelles hors de leur cité, ce qui les rend plus vulnérables. Les marchands, particulièrement exposés à ces inconvénients de par leurs activités, ont eu recours à des solutions variées pour protéger à la fois leur personne et leur patrimoine. À côté des immunités, obtenues par des traités internationaux ou des négociations directes avec les princes locaux, une ébauche de « droit des gens » s'est mise en place dans certaines villes commerçantes de Syrie au milieu du IIe millénaire av. n.è., en particulier à Émar (Syrie). Les nombreux actes de la pratique livrés par ce site révèlent, en filigrane, une société ouverte où se côtoient à la fois des locaux et des étrangers, régis par des normes différentes. La discrimination juridique y apparaît comme un moyen de reconnaître l'altérité sans la rabaisser, de faire coexister des communautés distinctes sans organiser la domination de l'une sur l'autre.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In the Ancient Near East, foreigners did not carry their civic membership and personal guarantees outside their city, which made them more vulnerable. Merchants, particularly exposed to these disadvantages because of their activities, resorted to various remedies to protect both their person and their goods. Along with immunities granted by international treaties or direct negotiations with local rulers, a kind of «law of nations» developed in some commercial towns of Syria in the middle of the second millennium BC, especially at Emar (Syria). The numerous deeds unearthed on this site depict an open society where locals and foreigners lived side by side under different rules. Legal discrimination appears as a means of acknowledging alterity without belittlement, of making separate communities coexist without organizing the domination of one over the other.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/droitcultures/4681