Titre | Les fantômes des Balkans. Étrangers de l'intérieur et identité européenne | |
---|---|---|
Auteur | Jean-Pierre Poly | |
Revue | Droit et cultures | |
Numéro | no 76, octobre 2018 L'étranger et le droit | |
Rubrique / Thématique | D'Orient en Occident, l'influence de l'altérité, chemin d'intégration |
|
Page | 117-164 | |
Résumé |
L'Union européenne, dans son projet constitutionnel, avait renoncé à l'idée de faire du christianisme le fondement d'une identité commune. Justifiaient ce choix non seulement la distinction au sein de la religion chrétienne de formes divergentes, mais aussi la présence, dans la longue histoire de l'Europe, d'autres religions, quand bien même minoritaires dans cette partie du monde. Parmi elles l'islam : « les tragiques évènements de Bosnie font découvrir au grand public l'existence, aux portes de l'Europe occidentale, d'une population musulmane de langue slave issue d'un passé mal cerné et d'un processus religieux quasi inconnu : le passé est celui de la Roumélie ottomane ; le processus celui de l'islamisation de certains peuples balkaniques entre la fin du Moyen Âge et le début de l'époque contemporaine ». D'où vient l'islam européen, qu'il soit slave, albanais ou türk, lorsqu'il est plus ancien que les immigrations récentes ? La réponse paraît évidente : de l'empire ottoman, lorsqu'Istanbul remplaça Constantinople, soit que l'islamisation ait résulté du transport de colons depuis l'Anatolie, soit que les populations autochtones se soient converties à la nouvelle religion d'État. Mais comment a pu s'opérer cette conversion ? Ce sont ses précédents qui sont ici étudiés, l'existence dans les Balkans depuis le Moyen Âge d'une foi que ses fidèles disaient chrétienne, et même « vraie chrétienne », mais que les clercs de ce temps stigmatisaient comme manichéenne. Le rapport entre cette foi, dans ses divers rassemblements, et l'islam européen a été discuté. L'étude tente de présenter un certain nombre d'éléments pour le débat. Au-delà, restera à se demander ce qui fait l'unité des sociétés humaines ou leur division : car la balkanisation, en dépit du terme, n'est pas propre aux Balkans. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
The European Union, in its constitutional project, had abandoned the idea of setting up Christianism as the foundation of a common identity. The reason of this choice was not only the distinction within the Christian religion between divergent forms, but also, during the long history of Europe, the presence of other religions, although in minority in this part of the world. Amongst them, Islam: «The tragical events in Bosnia showed the general public the existence, at the gates of western Europe, of a Slavonic-speaking Moslem population come from an ill-understood past and an almost unknown religious process: the past is that of Ottoman Rumelia; the process that of the conversion to Islam of some Balkanic peoples between the end of the Middle Ages and our time». Where does European Islam come from, be it Slavonic, Albanian or Türk, when it is older than the recent immigrations? The answer seems obvious: from the Ottoman Empire, when Istanbul replaced Constantinople. The Islamisation came either with the transportation of settlers from Anatolia or with the conversion of the natives to the new religion of the State. But how did this conversion come about? Its precedents are here observed, the existence in the Balkans since the Middle Ages of a faith which its believers told was Christian, even «true Christian», but which the contemporaneous clergymen branded as Manichean. The relation between this faith, in its various assemblies, and European Islam has been disputed. This study tries to present some elements for the debate. Beyond, will be left to ask what makes unity or division in human societies. For, notwithstanding the term, Balkanisation is not special to the Balkans. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://journals.openedition.org/droitcultures/4731 |