Titre | Paix et guerre | |
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Auteur | Éric Alliez, Antonio Negri | |
Revue | Multitudes | |
Numéro | no 11, hiver 2003 Guerres et paix dans l'empire | |
Rubrique / Thématique | Majeure |
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Page | 25-34 | |
Résumé |
Alliez et Negri partent du constat que la guerre globale ne s'affirme pas comme puissance d'ordre impériale sans opacifier toute idée régulatrice de la paix, ramenée à une illusion trompeuse. Absolument contemporaine de la guerre, la paix « postmoderne » s'en déduit comme institution « postdémocratique » d'un état d'exception permanent, continuation de la guerre par d'autres moyens (à l'extérieur comme à l'intérieur), réduction de la souveraineté au déséquilibre de la terreur selon le principe de distinction entre ami et ennemi. Dès lors que la guerre, la paix et la barbarie interagissent sans autre règle que le sens commun de l'Immonde, il n'y a que le Combat contre la Guerre pour détruire le système d'évidences de la fausse paix sociale et œuvrer à la construction d'un Monde à nouveau possible pour les singularités quelconques que nous sommes en-commun. D'où le caractère de dangerosité sociale de l'art contemporain (et les procès dont il fait l'objet), quand il s'attaque à l'image-monde médiatique en mettant en œuvre un « nouveau paradigme esthétique » transversaliste qui s'expose à la déchirure du sensible dans la surexposition de la paix à la guerre. Telle pourrait être la nouvelle adresse de l'art, traçant sa différence dans une machination créative d'affects qui ne peut plus se soutenir d'aucune mémoire d'être de la paix. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Alliez and Negri start out from the contention that world war does not establish itself as the power of the imperial order without obscuring (opacifier) all regulatory ideas of peace, reduced to a deceptive illusion. Absolutely contemporary with war, « postmodern » peace presents itself as the « postdemocratic » institution of a permanent state of exception, the continuation of war by other means (both internal and external), the reduction of sovereignty to the disequilibrium of terror according to the principle of distinguishing between friend and enemy. Since war, peace and barbarism interact without any regulation other than that of the common sense of the Unworldly squalor (l'Immonde), there remains only the Combat against War to destroy the evidence system of the false social peace and to work for the construction of a World once again possible for the whatever singularities (singularités quelconques) that we are in-common. This is where the socially dangerous character of contemporary art comes from, when it attacks the media image-world by setting a new transversalist aesthetic paradigm » to work which exposes itself to the tearing of the sensible in the overexposure of peace to war. This could be art's new adress, the marking out of its difference in a creative conspiracy (machination) of affects, which can no longer sustain itself with even the slightest memory of peace. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_011_0025 |