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Titre L'épistémologue et la complexité du vivant. : Compte rendu de l'ouvrage de François Duchesneau, Philosophie de la biologie
Auteur Timo Kaitaro
Mir@bel Revue Multitudes
Numéro no 16, printemps 2004 Philosophie de la biologie
Rubrique / Thématique
Majeure / Philosophie de la biologie
Page 79-84
Résumé Les progrès et les succès de la biologie moléculaire paraissent donner raison à ceux que croient que la biologie est réductible aux sciences de la nature physique. L'analyse que fait François Duchesneau de divers modèles et essais de réduction qui ont été proposés pour éliminer la spécificité des phénomènes de la vie organique, montre que les choses sont loin d'être si simples. Les notions téléologiques paraissent irréductibles aux mécanismes causals sous-jacents et les explications fonctionnelles sont apparemment indispensables dans les sciences de la vie. Mais les discussions que l'épistémologue analyse montrent qu'admettre l'irréductibilité et la nécessité des analyses fonctionnelles dans les sciences de la vie n'aboutit pas nécessairement au quelque vitalisme. Il s'agit simplement d'analyser la structure et le profil épistémologique des théories biologiques au lieu de les reconstruire rationnellement et conformément aux préjugés positivistes selon lesquelles il fallait pouvoir déduire les explications biologiques des lois naturelles concernant la nature physique. Cela exige évidemment qu'on prête attention à la manière dont les biologistes ont réellement construit leurs concepts et leurs théories. Or, en analysant les développements récents de la philosophie de la biologie anglo-saxonne, Duchesneau montre comment le rapprochement de la philosophie et l'histoire des sciences qui a eu lieu dans cette tradition est utile. Sur cet article ces discussions anglo-saxonnes rejoignent la tradition française représentée par des auteurs comme Georges Canguilhem ou Jacques Roger, bien qu'en France ces deux disciplines semblent, selon l'observation de l'auteur canadien, maintenant s'éloigner l'un et l'autre. Ce qui serait dommage, tellement cette tradition parait féconde dans ses perspectives épistémologiques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_016_0079