Contenu de l'article

Titre Une éthique pour les êtres hybrides : De la dissémination d'Agrostis au drame de Lucifer
Auteur Raphaël Larrère
Mir@bel Revue Multitudes
Numéro no 24, printemps 2006 Un deuxième âge de l'écologie politique
Rubrique / Thématique
Majeure  : Écopolitique now !
Page 63-73
Résumé Dans cet article, Raphaël Larrère compare l'Agrostis, un OGM végétal, et Lucifer, un clone de taureau. À partir de ces deux exemples, il réfléchit sur les conséquences sociologiques et philosophiques de l'introduction d'artifices dans notre environnement. Il existe des similitudes entre ces deux exemples : la croyance dans le pouvoir prométhéen du génie génétique. La frontière entre nature et artifice s'estompe mais il reste une différence radicale : la création d'un végétal pose la question du risque de prolifération et d'interaction inopportune avec les écosystèmes et celle, liée, du principe de précaution alors que la création d'un animal, être sensible, relève de l'éthique et de la morale, décider de la mort ou de la vie d'un être vivant. Nier ces questions d'éthique laisserait libres les projets de monopole de la production agroalimentaire mondiale ou les rhétoriques prométhéennes du Pentagone de la « fabrication » du soldat.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In this article, Raphaël Larrère compares Agrostis, a genetically modified plant, and Lucifer, a clone of a bull. Based on these two examples, he reflects on the sociological and philosophical consequences of the introduction of artificial components into our environment. What both of these examples share is the belief in the Promethean power of genetic engineering. The border between nature and artifice is fading away, but a radical difference remains : the creation of a plant organism raises the issue of the risk of proliferation and inopportune interaction with other ecosystems, and thus the principle of precaution, whereas the creation of an animal, a being with feelings, is an ethical or moral issue : it involves a decision on the life or death of a living being. If one denies the ethical dimension of these questions, one gives free rein to the monopolistic projects of global agro-business, or the Pentagon's Promethean rhetoric of the « creation » of the soldier.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_024_0063