Titre | Capsules temporelles, modes d'emploi. Un antidote pour la fin d'un monde | |
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Auteur | Michèle Coquet | |
Revue | Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie | |
Numéro | no 28, 2018 Capsules temporelles | |
Page | 24-49 | |
Résumé |
Le phénomène des capsules temporelles est en passe de devenir planétaire. Des collectifs de toutes sortes – écoles, universités, municipalités, institutions publiques ou privées, églises parfois – organisent des cérémonies lors desquelles sont enterrées des collections de « choses », composant une sorte d'instantané de leur époque à la manière d'un cliché photographique, destinées aux humains d'un futur proche ou aux êtres d'un futur si lointain qu'ils échappent à toute représentation. L'intérêt que suscitent tant la création des capsules temporelles que les formes de ritualisation accompagnant leur installation, la place que ces artefacts semblent occuper dans les imaginaires contemporains révèlent à l'analyse les inquiétudes de sociétés occidentales confrontées à différentes crises – écologiques, sanitaires, climatiques, démocratiques –, à l'effondrement des cosmologies traditionnelles et à la difficulté conséquente de se projeter dans l'avenir. L'espoir, grâce au geste d'« encapsulement », de pouvoir faire advenir une permanence du maintenant dans l'après, serait proportionnel au sentiment de l'imminence d'une fin sans eschaton, c'est-à-dire sans refondation possible d'un autre monde. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Time capsules are becoming a world phenomenon. Organisations of all kinds —schools, universities, cities, public and private institutions and even churches— are having ceremonies during which collections of “things” are buried. These “things” are a kind of snapshot of our time, just like photographs, and are destined to humans of a near future or to beings of a future so distant that we cannot represent them. An analysis of the interest in the creation of time capsules, the forms of the celebrations organised when they are buried, and the place of these artefacts in contemporary imaginations, reveal the anxieties of western societies facing various crises—ecological, health, climate, democratic—, the collapse of traditional cosmologies and its consequence: the difficulty in projecting into the future. “Encapsulating” raises the hope of making the present time continue in the future, such hope being proportional to the feeling that the world is to end without an eschaton, that is, without any possible recreation of a new world. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/gradhiva/3637 |