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Titre Rentes, territoire et développement. Que tout change pour que rien ne change ? (Rents, territories and development : permanence and change)
Auteur Géraud Magrin
Mir@bel Revue Bulletin de l'Association de Géographes Français
Numéro no 2010/1 1960-2010 : 50 ans d'indépendances africaines.
Page 56-68
Résumé Les rentes constituent une dimension centrale de l'extraversion qui caractérise les systèmes sociopolitiques et économiques africains. Tirées de l'exportation de matières premières brutes vers le marché mondial, elles n'ont jusqu'ici pas été porteuses de développement, faute d'être investies en faveur des activités productives. Depuis 1960, les sources de rente se sont pourtant diversifiées, et leur montant ont cru : les anciennes rentes agricoles et minières ont été augmentées dans les années 1960-70, marquées par des États forts et une demande mondiale favorable. Avec les crises des années 1980, de nouvelles prennent de l'ampleur : rente de l'aide, des transferts migratoires, des flux criminalisés. Ces systèmes rentiers ont certes contribué à la construction des territoires des jeunes États nations. Mais ils s'accompagnent de fragilités économiques et sociopolitiques défavorables au développement. La décennie 2000 est un moment d'incertitude : les concurrences mondiales pour les ressources naturelles africaines risquent de renforcer les travers des systèmes rentiers (corruption, autoritarisme, conflits), alors que de nouvelles régulations internationales essaient de réconcilier rentes et développement. Si les logiques de fragmentation et de déconnexion entre ressources et territoires semblent dominer, le nouveau contexte offre aussi aux systèmes sociopolitiques rentiers des espaces de bifurcation qui méritent d'être mieux connus.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais In African history, rents are at the center of sociopolitic and economic systems based on extraversion. Coming from raw material exports to the world market, they haven't brought until now real development, because they have not been invested locally in a productive way. Since 1960, the sources of rents have widened, and their amounts have raised. In the 1960-70s, characterized by strong States and high world prices, the old rents coming from cash crop cultivation and mining increased. The context of crisis starting in the 1980s brought new ones : foreign aid, migrant sendings, criminal flows. Although these rentier-systems have contributed to the territory and State-building processes, they brought about deep economic and sociopolitic fragilities which where not in favour of development. The 2000s are a time of uncertainty : on the one hand, world competition for African natural resources can worsen rent-seeking behaviour and its impacts (corruption, autoritarism, conflicts). On the other hand, new international regulations try to conciliate rentier economies and development. If the territorial fragmentation and the deconnexion between resources and territories seem to be the dominant processes, the new context opens also spaces for bifurcation to the rentier political systems based on extraversion. These spaces need to be better understood and explored.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_2010_num_87_1_8181