Titre | Vers des guerres migratoires structurelles ? (Towards structural migratory wars ?) | |
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Auteur | Stéphane Rosière | |
Revue | Bulletin de l'Association de Géographes Français | |
Numéro | no 2012/1 Risques et conflits | |
Page | 74-93 | |
Résumé |
Cette communication se propose d'envisager les migrations internationales contemporaines, et plus particulièrement les migrations Nord/Sud, non seulement comme une «crise structurelle » mais comme une guerre non déclarée. Engendrées par les déséquilibres économiques mondiaux les flux migratoires relient, pour l'essentiel, des pays pauvres à des pays plus riches (du Nord ou du Sud, du Bangladesh vers l'Inde par exemple). La pression migratoire constante qui s 'exerce sur les pays les plus riches, et notamment la Triade, génère une politique d'accroissement de leur surveillance (notion de «rebordering ») contradictoire avec l'esprit de la mondialisation. Nous appelons «teichopolitique » la politique de fermeture de territoires. Celle-ci se manifeste entre autres par la construction de «barrières frontalières » de haute technologie qui tendent à ceinturer les pays développés qui sont liés à une gestion «intelligente » des flux transfrontaliers dans des check-points. Mais l'édification de ces barrières, corrélée à une politique assumée de refus de visas, génère de dangereuses pratiques de contournement des dispositifs frontaliers (administratifs, technologiques). Le contournement implique une augmentation de la létalité chez les migrants. Nous essayerons ici de dresser un bilan de cette létalité soulignant ainsi que le Nord, et certains pays du Sud, sont entrés dans une guerre migratoire de basse intensité, une guerre structurelle qui remet évidemment en cause la présentation dominante de la mondialisation comme processus pacifique et pacificateur. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
This presentation aims to consider up-to-date international migrations and especially South-North migrations not only as a structural crisis but as an undeclared war. Generated by uneven economical development, contemporary flows of migrations link poor countries of the South to richer countries located in the North or not (in the South : from Bangladesh to India for instance). This migratory pressure on richer countries, especially the Triad, generates an increase in border surveillance ('rebordering') which is contradictory with the spirit of 'globalization'. We call 'teichopolitics ' this policies of territorial enclosure (in cities as well as on borders). Teichopolitics means the construction of border barriers which often consist in hightech fences connected with a smart evaluation of cross-borders flows in check-points. The construction of these new border-barriers, connected to a denial of entry for most immigrants, leads to dangerous strategies to bypass border devices and systems (administrative and technological obstacles). Bypassing enclosure devices generates a strong increase in lethality among migrants. According to the number of casualties, the current situation on major North/South borders can be identified as a 'war', a structural war. This structural war questions globalization, which cannot be considered as a peaceful and peace-enhancing system. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_2012_num_89_1_8245 |