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Titre Insaisissable sorcellerie : Législation, compétence et pratique au Cameroun (1916-1959)
Auteur Franck Beuvier
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 231-232, 2018/3-4 Face à la sorcellerie
Rubrique / Thématique
études & essais
Page 593-621
Résumé À l'appui d'archives inédites, cet article dévoile les dessous de la prise en charge de la sorcellerie au Cameroun pendant la période du mandat français. En décrivant successivement le cadre administratif de définition de la sorcellerie, les législations fixées en la matière, les compétences judiciaires octroyées aux représentants locaux, et les procédures de médiation observées en pays bamiléké, l'analyse souligne les ambiguïtés de l'administration dans ce domaine et le rôle joué par les « juges assesseurs », qui maintiendront les accusations de sorcellerie hors de la justice instituée. Elle révèle à cet égard le recours à une instance administrativo-coutumière pour traiter ces cas : la Conciliation. Une instance qui autorise un règlement coutumier, sans trace écrite, des affaires soumises. Grâce au dispositif, les juges assesseurs, chefs et notables, rendront presque invisibles la pression sorcellaire et son lot d'accusations. L'article postule ainsi l'établissement d'un « système » sorcellaire autogéré en colonie, en raison des incertitudes qui caractérisent le cadre législatif et de l'inadaptation des procédures judiciaires.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais

‪Relying on previously unpublished archives, this article examines the management of witchcraft in Cameroon during the period of the French mandate. Through a description, first of how the administration characterized witchcraft, the legislation established, the judicial powers granted to local representatives, and the mediation procedures observed in the Bamileke area, this analysis then highlights the ambiguities of the administration in this area, and the role played by the “Assessing Judges” who pursued accusations of witchcraft outside the established justice system. Further, it reveals the use of an administrative-customary instance to deal with these cases: Conciliation. This authority allowed for the customary settlement of the submitted cases, without leaving any written traces or documentation. Assessing judges, chiefs and notables, thus rendered almost invisible both the pressures exerted by sorcery and its attendant lot of accusations. This article postulates the establishment of a self-administered sorcery “system” in the colony, due to the uncertainties characterizing the legal framework and the inadequacy of judicial procedures.‪

Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_231_0593