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Titre Du dilemme des filles et de leurs réserves de vie : La crise sorcellaire dans la migration nigériane
Auteur Simona Taliani
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 231-232, 2018/3-4 Face à la sorcellerie
Rubrique / Thématique
études & essais
Page 737-761
Résumé La migration théocratique nigériane vers l'Europe s'appuie sur une psychologie spirituelle de l'abondance qui, dans le cas de la traite, implique habituellement deux femmes : l'une, plus âgée, qui dispose des moyens financiers permettant d'assumer tous les frais du voyage de l'autre, à qui elle indique les personnes auxquelles s'adresser au cours des nombreuses étapes du trajet ; et la cadette qui, une fois arrivée dans un pays européen, utilisera son corps comme un capital à exploiter pour rembourser sa dette. Entre ces deux protagonistes « de la nuit » s'instaure une dépendance fondée sur une action rituelle destinée à signifier une parenté fictive, sur l'existence d'un organe de contrôle et sur le serment prêté à l'un des « deux-cent-et-un » esprits du panthéon edo. Cette scène migratoire est à l'origine d'un complexe sorcellaire dont la crise de la cadette constitue une des manifestations névralgiques les plus fréquentes, où la figure de la « mère de derrière » incarne l'agresseur familial et devient signe avant-coureur d'une malédiction attendue.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais

‪The Nigerian theocratic migration to Europe relies on a spiritual psychology of abundance that within the human trafficking system involves two women. There is an older woman who has the financial resources to bear the travel costs of the younger one and who gives her the contacts she needs for her long journey and to find work and a younger woman who, upon arrival in Europe, will use her own body as a capital to exploit in order to reimburse her debt. Between these two protagonists “of the night” a dependent relationship is founded on a ritual intended to signify a fictive kinship, on the existence of an external controlling organ and on a vow made to one of the “two-hundred-and-one” spirits of the Edo pantheon. This migration scene is situated at the origin of a witchcraft complex in which the young woman's crisis constitutes one of its principle and most frequent manifestations where the figure of the “mother-buttocks” embodies the family aggressor and becomes the sign foreshadowing the advent of an expected curse.‪

Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_231_0737