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Titre Plantation: Modern-Vernacular Housing and Settlement in Ottoman Palestine, 1858-1918
Auteur Yael Allweil
Mir@bel Revue ABE Journal : European architecture beyond Europe
Numéro no 9-10, 2016 Dynamic Vernacular
Rubrique / Thématique
Dossier : Dynamic Vernacular
Résumé L'architecture vernaculaire palestinienne présente un cas essentiel pour l'évaluation des dynamiques complexes qui lient l'architecture moderne et l'architecture vernaculaire, suggérant la nécessité de reconceptualiser les implications sociales et politiques du « vernaculaire » ainsi que l'emploi historiographique de ce terme. Cet article examine la relation entre les environnements habités vernaculaires et modernes en analysant certains exemples notables présents en Palestine dans la période suivant les réformes foncières promulguées par l'Empire ottoman en 1858. La modernisation du droit de propriété, de la culture et du cadastrage a produit un nouvel environnement construit, que je qualifie ici de « plantation », reposant sur l'extraction des richesses et la dépossession des paysans. Me focalisant sur la topographie des plantations à Acre et à Jaffa, j'examine les manoirs ruraux, mais aussi les habitations « à l'arrière de la maison » et les structures agricoles qui font partie intégrante de ce paysage extractif. L'article jette une lumière sur l'histoire architecturale des plantations de Mazra'a et de Hammed, identifiant deux formes d'habitation qui représentent des variantes sur l'architecture palestinienne vernaculaire-traditionnelle : la hutte de paysan et le manoir du propriétaire. En effet, les habitations construites à partir des années 1860 employaient de nouvelles méthodes de construction et de nouveaux matériaux trouvés sur place ou importés en échange de richesses accumulées en exploitant le terrain. Ces structures indépendantes constituaient un ensemble au sein duquel les huttes de terre et les manoirs à plusieurs pièces distinguaient les paysans des propriétaires. La décomposition de la typologie de la maison à cour en plusieurs éléments a abouti à un environnement construit moderne-vernaculaire qui remet en question la distinction manichéenne entre « moderne » et « vernaculaire » comme deux schémas distincts et opposés. Considérant la plantation comme une typologie vernaculaire moderne – plutôt qu'aborigène –, cet article identifie la plantation comme la matérialisation de la fragmentation de la société palestinienne par la modernité. Cette dynamique a produit deux archétypes nationaux opposés : un sentiment nationaliste propre à l'élite terrienne qui cherchait à remplacer l'Empire ottoman ; et un mouvement prônant des réformes foncières en faveur des paysans locaux dépossédés de leurs terres.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The Palestinian vernacular is a key site for evaluating the messy dynamics between modern and vernacular architecture, suggesting a need for the re-conceptualization of the social and political implications of “vernacular” and its uses in historiography. This article explores the relationship between vernacular and modern dwelling environments by conducting close architectural analysis of certain key examples in Palestine following the Ottoman land modernization of 1858. The modernization of land ownership, cultivation, and registration produced a new built environment of wealth extraction and peasant dispossession that I identify here as “plantation.” Focusing inquiry on Acre and Jaffa's plantation landscape, I examine rural mansions together with “back of the big house” worker dwellings and agricultural structures, which were all part and parcel of this landscape of extraction. I examine the architectural history of the Mazra'a and Hammed plantations and identify two housing forms as alterations of Palestine's traditional-vernacular architecture: serf hut and landlord mansion. I show that plantation dwellings, created from the 1860s onwards, involved a change to construction methods and building materials found on-site or imported, and resulted in single-standing structures in campus settlement layout, where mud huts and multi-room mansions distinguished serfs from landlords. The plantation decomposition of the courtyard house typology produced a modern-vernacular built environment, calling into question the Manichean divide between “modern” and “vernacular” as two distinct and opposing frameworks. Pointing to the plantation as a modern vernacular—rather than aboriginal—typology, this article identifies the plantation as the materialization of the fragmentation of Palestinian society by modernity, a dynamic producing two opposing Palestinian national archetypes: a landed elite nationalism aiming to replace the Ottoman Empire, and a movement for land reform for dispossessed local peasants.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/abe/3259