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Titre The Other Side of Tropical Paradise: Traces of Modernism within the Vernacular Landscapes of Early Twentieth-Century Bali
Auteur Amanda Achmadi
Mir@bel Revue ABE Journal : European architecture beyond Europe
Numéro no 9-10, 2016 Dynamic Vernacular
Rubrique / Thématique
Dossier : Dynamic Vernacular
Résumé L'île de Bali est sans doute l'un des lieux les plus énigmatiques pour observer l'héritage persistant du colonialisme dans l'historiographie de l'architecture vernaculaire en Asie. Malgré la thèse centrale d'Edward Said sur l'orientalisme et la production scientifique postcoloniale qui s'ensuivit, les discours sur l'architecture et le voyage à Bali ont continué à favoriser une notion hégémonique de l'altérité bien au-delà de l'époque coloniale. La notion orientaliste d'une Bali traditionnelle et authentique est une conception puissante qui a elle-même engendré ses propres réalités et qui a dominé la production de marqueurs culturels et architecturaux sur l'île pendant tout le xxe siècle. Cependant, au-delà du parcours touristique bien balayé de la côte sud et de l'arrière-pays vallonné, il existe ailleurs un paysage urbain complexe et cosmopolite. Cet autre aspect de Bali défie les catégories architecturales bien établies – le « balinais traditionnel », par exemple – qui ont depuis longtemps déterminé la façon dont le monde extérieur perçoit et interagit avec l'environnement construit de l'île. Il n'est pas étonnant que la plupart des récits de voyage et ceux ayant trait à l'architecture aient considéré ces paysages dynamiques comme inauthentiques, culturellement dégradés ou insignifiants. Ces espaces sont toutefois conçus, construits et habités par des populations locales diverses, contrairement aux simulacres de Bali qui dominent les destinations touristiques principales de l'île – tels Ubud, Legian et Sanur –, destinés dès leur construction à accueillir des touristes. Cet article examine les facettes oubliées du paysage architectural de Bali. Il met en lumière des vestiges architecturaux hybrides et modernes laissés lorsque différentes localités sur l'île se sont repositionnées en fonction de changements intervenus à la fin du XIXe et au début du XXe siècle et de l'arrivée du regard touristique. Focalisant sur les anciennes capitales de trois royaumes balinais du XIXe siècle – Badung, Klungklung et Karangasem – il étudie les interactions entre l'architecture vernaculaire, le cosmopolitisme et le modernisme. Allant de l'intégration de formes architecturales modernes dans un cadre vernaculaire à la configuration hybride de multiples références culturelles, les cas d'études présentés ici montrent l'existence d'une topographie vernaculaire mouvante qui reflète des relations de pouvoir dynamiques. Ces exemples déstabilisent la notion d'une Bali authentique, autonome, réelle, mise en avant non seulement dans les discours coloniaux et les récits de voyage, mais aussi par la majorité de la population de l'île aujourd'hui.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The island of Bali is arguably one of the most enigmatic locations to observe the lasting legacy of colonialism within the historiography of vernacular architecture in Asia. Despite Edward Said's seminal thesis on orientalism and the subsequent production of postcolonial scholarship, architectural and traveling discourses on Bali carry through the hegemonic notion of otherness, with little resistance, far beyond the colonial era. The Orientalist notion of a traditional and authentic Bali is a powerful conception that has produced its own realities and governed the production of cultural and architectural markers on the island throughout the twentieth century. Outside the established tourist path of the island's southern coastline and its hilly hinterland, however, we are confronted with a multifaceted and cosmopolitan urban landscape. This other side of Bali challenges the established architectural categories, such as “traditional Balinese,” that have long governed the world's interaction with and perception of the island's built landscape. Unsurprisingly, most architectural and travel accounts have labeled these dynamic landscapes as inauthentic, culturally polluted, or insignificant. They are nonetheless conceived, built, and inhabited by the island's diverse local population, unlike the architectural simulacra of Bali that dominate the island's key tourist destinations, such as Ubud, Legian and Sanur, and were built for tourists. This article is an exploration of the forgotten facets of Bali's architectural landscape. It showcases hybrid and modern architectural traces left behind as diverse localities on the island repositioned themselves within the changing time of the late nineteenth and early twentieth centuries and the arrival of the tourist gaze. Focusing on the former capitals of three royal kingdoms of nineteenth century Bali—Badung, Klungkung, and Karangasem—it will examine how the vernacular, cosmopolitanism, and modernism interacted. Ranging from an insertion of modern architectural forms within the vernacular setting to a hybrid configuration of multiple cultural references, the case studies featured here illustrate a shifting vernacular landscape molded by the island's dynamic power relations. They destabilize the notion of an authentic, autonomous, and real Bali that is championed not only by colonial and traveling discourses, but also by the majority of the island's population today.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/abe/3211