Contenu de l'article

Titre Critical Post-Functionalism in the Architecture of Late Soviet Central Asia
Auteur Igor Demchenko
Mir@bel Revue ABE Journal : European architecture beyond Europe
Numéro no 13, 2018 Fabriques de la tradition
Rubrique / Thématique
Dossier : Fabriques de la tradition
Résumé À l'appui de textes critiques aujourd'hui pratiquement oubliés, produits en Asie centrale au cours des dernières décennies de l'ère soviétique, cet article analyse les stratégies discursives employées par les architectes, les critiques et les historiens pour justifier le glissement qui s'est opéré d'un fonctionnalisme rigoureux propre aux années 1960 vers une architecture ménageant le caractère local dans les années 1970 et 1980. Les architectes et critiques soviétiques, avertis de l'insistance du gouvernement sur la persistance essentielle des traditions constructives régionales et ethniques, et de la nécessité de les incorporer dans le nouveau style socialiste de l'architecture en Asie centrale, ont utilisé la quête idéologique de formes nationales comme moyen d'expression de leur méfiance croissante envers un fonctionnalisme préfabriqué et comme opposition à une version locale du style stalinien. Cette critique a surtout protégé l'architecture de la période soviétique tardive de l'idéologie dogmatique, garantissant une impressionnante flexibilité formelle. En explorant de manière critique deux distinctions intellectuelles, tout d'abord entre formes architecturales nationales et contenu (ou essence) socialiste, puis entre caractère national et caractère international de l'architecture socialiste, l'article restitue les conditions intellectuelles singulières régissant la profession d'architecte en URSS. Les architectes œuvraient dans un contexte caractérisé par l'impossibilité d'obtention de commandes privées, par la quête d'une objectivité esthétique, l'intérêt grandissant pour la conservation du patrimoine et la mutation progressive d'une construction nationale socialiste contrôlée vers un nationalisme brutal dans les années 1990.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Relying on all but forgotten texts of architectural criticism from late Soviet Central Asia, the article explores the discursive strategies employed by architects, critics, and historians to justify the shift away from the rigid functionalism of the 1960s to the regionally sensitive architecture of the 1970s and the 1980s. Soviet architects and critics, alert to the Soviet government's insistence on the primordial continuity of regional and ethnic architectural traditions, and to the need to incorporate them into the new socialist style of Central Asian architecture, used the ideological quest for national forms as a means of expressing their growing distrust of prefabricated functionalism and their opposition to a Central Asian version of the Stalinist style. This architectural criticism essentially shielded late Soviet architecture from ideological dogma, allowing for its impressive formal flexibility. By critically exploring two scholastic distinctions, first between the national form and the socialist content (or essence), and second between the national and the international in socialist architecture, this article reconstructs the unique intellectual conditions governing the architectural profession in the USSR where architects operated in a context characterized by the impossibility of private commissions, the quest for aesthetic objectivity, the rise of historic preservation, and the gradual transformation of controlled socialist nation-building into the violent nationalism of the 1990s.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/abe/4509