Titre | Coordination, marché et organisation. Essai sur l'efficacité et la stabilité des économies de marché. | |
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Auteur | Jean-Luc Gaffard | |
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) | |
Numéro | no 85, avril 2003 Revue de l'OFCE n°85 | |
Rubrique / Thématique | Débat sur l'évaluation des politiques économiques |
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Page | 235-270 | |
Résumé |
Les réorganisations industrielles en cours accompagnant la mise en œuvre des nouvelles technologies, souvent marquées par des formes diverses de dé-intégration des entreprises, ont parfois accrédité l'idée d'une montée en puissance des relations de marché et, simultanément, au niveau global, d'une efficacité et d'une stabilité accrues des économies de marché. Une appréciation historique atteste de l'existence de nouveaux développements de la division du travail dont l'une des caractéristiques principales est, sans doute, le développement conjoint de la modularité des opérations productives et des réseaux d'entreprises. Ce développement est allé de pair avec le choix, plus ou moins contraint, d'un management par la valeur des actions. Cette forme de management a ses vertus. Elle lève les obstacles liés au poids des engagements passés et privilégie un calcul économique fondé sur le futur. Elle peut constituer un moteur de croissance. Elle ne doit, cependant, pas faire croire à la pertinence d'un démantèlement généralisé des activités productives au bénéfice de pures relations de marché et du pouvoir sans partage des actionnaires. Ni faire imaginer la fin des fluctuations. L'entreprise reste une base de ressources et de connaissances qu'elle construit à travers le réseau des relations internes et externes qu'elle tisse. La nécessité de maîtriser des corps de savoirs multiples, souvent plus larges que les domaines de production proprement dits, renforce la nécessité de coordonner entre eux les agents économiques, à travers des relations nombreuses qui relèvent certes des marchés mais aussi des organisations, au premier rang desquelles des réseaux incorporant des formes de relations hiérarchiques. En fait, ces modes de coordination, complexes et multipolaires, traduisent des mécanismes, toujours spécifiques, d'intermédiation, pouvant impliquer des formes de dé-intégration, dont l'objectif est de rendre décomposable le système économique et, ainsi, d'amortir les effets de l'incertitude inhérente à l'innovation. Dans ce contexte, une place trop exclusive faite aux pures relations de marché ferait et fait courir aux industries concernées le risque d'investissements mal coordonnés et inadaptés aux vraies conditions de la demande, et, par suite, d'une volatilité inappropriée des prix des biens ou services et des actifs financiers. Des stratégies efficaces d'innovation et de réorganisation industrielle requièrent, au contraire, un mixage de relations de marchés et de relations organisationnelles. Mais ce mixage, loin de pouvoir être désigné comme un système optimal, évolue au cours du temps, certes à mesure que de nouveaux enjeux technologiques se précisent, mais plus fondamentalement parce que toute innovation est porteuse de ruptures avec les relations et les structures existantes, crée des déséquilibres et des difficultés de coordination, appelle la mise en place et la stabilisation forcément temporaire de nouvelles relations et structures. Dans cette perspective, il est tout aussi inadapté de plaider pour de purs mécanismes de marché ou, à l'opposé, en faveur de règles de gouvernance essentiellement hiérarchiques. L'innovation est un phénomène distribué. Elle empêche définitivement que la propriété et le contrôle puissent réellement coïncider. La question n'est plus alors réductible à une allocation des droits de propriété. Elle est de savoir si un ensemble de relations organisationnelles et de marché est apte ou non à constituer une condition nécessaire de la viabilité des processus d'innovation. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Various forms of de-integration coupled with a management focusing on the shareholder value have characterized the recent evolution of industrial structures. This movement is presented as a mechanism that would result in more efficiency and stability for the market economies. However, firms and networks remained an essential locus of creation of knowledge, being able to matching their own system of coordination and control to the technological opportunities. On the other hand, market flexibility may have failed to maintain stability at the industry level and to really promote innovation. This points at innovation as a systemic and distributed phenomenon, even from the single firm's viewpoint. Thus, the required rules of governance cannot be but a blend of market and organizational forces that evolves over time with the objective of keeping viable innovation processes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_085_0235 |