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Titre Le contre-choc de la "nouvelle économie" - Une étude de cas sur cinq pays de l'OCDE.
Auteur Hélène Baudchon
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 83, octobre 2002
Rubrique / Thématique
Dossier : Perspectives 2002-2003
Page 243-289
Résumé Peu d'analyses ont été menées sur les suites du retournement du secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC). Cet article vise à animer ce débat. Il se focalise sur cinq pays de l'OCDE : les États-Unis, l'Irlande, la Finlande, les Pays-Bas pour leur rôle de leaders dans le domaine des TIC, et la France comme référence nationale. Pour une meilleure compréhension du comportement de chacun de ces pays depuis l'éclatement de la bulle Internet, un certain nombre d'indicateurs statistiques sont mobilisés afin de mettre en évidence l'importance du secteur des TIC dans ces économies. Chaque pays affiche une spécialisation particulière. En Finlande, le secteur producteur de TIC a une importance disproportionnée par rapport aux autres secteurs. L'économie irlandaise est particulièrement exposée aux fluctuations des échanges commerciaux du fait de son taux d'ouverture très élevé, lui-même lié à la part importante des TIC dans l'économie irlandaise. Les Pays-Bas profitent d'une forte contribution à la croissance du secteur des services utilisateurs de TIC et moins fluctuants conjoncturellement. La France se caractérise par une spécialisation intermédiaire et un secteur des TIC moins orienté vers les marchés extérieurs. Cette approche descriptive est complétée par l'analyse des contributions à la croissance. Durant la seconde moitié des années 1990, la contribution des TIC à la croissance est comprise, selon les pays, entre 0,4 et 0,9 point de pourcentage. Les États-Unis ne sont pas les seuls à avoir bénéficié des effets positifs sur la croissance des investissements en TIC, ni à avoir bénéficié d'une accélération de ces effets. Mais bien qu'une accélération de la croissance du PIB puisse être considérée comme un premier signe d'une diffusion réussie des TIC, seule une accélération des gains de productivité horaire du travail entraîne un taux de croissance potentiel plus élevé. C'est le constat de base de la nouvelle économie. Au contraire des États-Unis, et dans une moindre mesure de la France, il n'y a pas eu d'accélération des gains de productivité du travail entre le début et la fin des années 1990 ni en Finlande, ni aux Pays-Bas. En fait, la décélération des gains de productivité dans ces pays est due à l'inefficacité des secteurs autres que le secteur des TIC, inefficacité qui a plus que compensé les gains de productivité engendrés par le secteur des TIC. Au contraire, en France, la contribution positive du secteur des TIC à l'accélération des gains de productivité du travail n'a été que très partiellement compensée par la contribution négative des autres secteurs. Il s'agit de comprendre dans quelle mesure ces caractéristiques de spécialisation et de contribution peuvent expliquer la plus ou moins grande résistance de chaque économie au retournement du secteur des TIC. Cette analyse encore préliminaire est centrée sur l'économie américaine du fait de la plus grande disponibilité de données pertinentes et de son rôle directeur dans le retournement. L'impression générale est que le ralentissement américain est resté jusqu'à présent modéré, grâce à la combinaison de deux éléments : la résistance des gains de productivité et le dynamisme persistant des dépenses des ménages, compensant une partie de la chute de l'investissement productif. La Finlande, la France, l'Irlande et les Pays-Bas ont été, à première vue, au moins autant affectés que les États-Unis en termes d'infléchissement de la croissance entre 2000 et 2001. Pour autant, la nouvelle économie n'est pas dépassée.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Few things have been said about the aftermath of the « new economy » bust. This paper aims to add to the debate. It focuses on five OECD countries : the United States, Ireland, Finland, the Netherlands because they are leading ICT countries, and France as a national reference. For a better understanding of how each country has been performing since the Internet bubble burst, we first describe the importance of the ICT sector in these countries through a set of variables underlining the role of ICT in each economy. We then describe the timing and the nature of the downturn, insisting more on the United States because of its leading role. The ICT sector has been strongly hit and is still restructuring. But its growth potential is also still high.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_083_0243