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Titre La région du lac Tchad sous l'hypothèque Boko Haram
Auteur Christian Seignobos
Mir@bel Revue Hérodote
Numéro no 172, 1er trimestre 2019 Géopolitique du Sahel et du Sahara
Page 63-86
Résumé Boko Haram puise ses origines à la fois dans le passé du plus ancien royaume musulman du Sahel, le Bornou, et dans l'histoire postcoloniale récente où les rapports de force régionaux ont tourné en défaveur de l'entité bornouane. Boko Haram éclot à la suite de la longue incubation religieuse islamiste que connut le bassin du lac Tchad. Mais ce sont des événements – l'exécution par la police nigériane du leader Mohammad Yusuf en 2009, suivie de la répression de ses fidèles – qui transforment un mouvement salafiste radical en un soulèvement de masse. S'avérant incapable d'en venir à bout, le Nigeria doit faire appel à ses voisins. Une coalition des armées des États du circum tchadien en 2015 libère les villes, mais la brutalité de la contre-insurrection renforce l'assise de Boko Haram parmi la population. Après sept ans de sédition, le « mouvement » n'a pas pu être écrasé. Il survit dans des bastions refuges, le lac Tchad en particulier. Les gouvernements peinent toujours à administrer les zones reconquises sur Boko Haram et à y faire revenir les populations déplacées.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Boko Haram is rooted both in the ancient past of the Muslim kingdom of Sahel, Bornou, and in the more recent postcolonial history where regional power struggles turned to Bornou's disadvantage. Boko Haram then bloomed following the long religious Muslim incubation experienced in the lake's region. But the transformation into a radical salafist mass unrest was caused by the execution of the leader Mohammad Yusuf in 2009 by the Nigerian police, followed by the repression of its followers. Unable to put an end to it, Nigeria has to call its neighbors for help. In 2015, a coalition of the states around Tchad frees the cities but the brutality of the counter insurrection reinforces Boko Haram's hold among the population. After seven years of sedition, the movement could not be shut down. It survives in stronghold refuges, lake Tchad in particular. Governments still struggle to administer the zones gained by Boko Haram and to allow the displaced people to return.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_172_0063