Titre | « La nuit des barricades » | |
---|---|---|
Auteur | Ingrid Gilcher-Holtey | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 4, 1997 La Nuit | |
Rubrique / Thématique | I. Études |
|
Page | 165-184 | |
Résumé |
Cette analyse du mouvement de Mai 68 en France porte sur le processus de mobilisation. L'extension des protestations étudiantes dans le monde du travail, qui représente une particularité de cette dynamique, se réfère au modèle qu'a élaboré Pierre
Bourdieu pour étudier ce qu'il a appelé le « moment critique ». La « nuit des barricades » sert d'exemple pour tenter d'expliquer l'effet de synchronisation des « événements critiques ». La mise en relation entre l'« événement » et la structure permet de
reconstituer le cheminement qui, dans la « nuit des barricades », transforme un conflit
universitaire en une crise sociale généralisée. L'exemple permet d'établir que l'événement critique n'est pas nécessairement déterminé par les structures sociales, comme
Bourdieu l'affirme, car le processus de synchronisation est lié à des attitudes et dispositions collectives. Outre les structures mentales, la « structure des idées », qui peut
être activée dans des moments exceptionnels, acquiert une importance décisive dans le
processus de mobilisation. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The author analyses the dynamics of the May 1968 movement in France, referring
to Pierre Bourdieu's model of the « critical event ». The « night of the barricades »
(10/11 May) is taken as an example to develop systematically the effect of synchronization produced by a « critical event ». The combination of events and structural
strains, micro-and-macro analysis renders possible the reconstruction of the processes
which led in the night of the barricades to the sudden turn from student movement,
confined by university conflicts into the awareness of a general social crisis and the
mobilization of the public at large. The case study shows that the « critical event » is
not necessarily predetermined by structural strains, as Bourdieu's model suggests, but
that the process of synchronization, which the « critical event » produces, is also
depending on collective attitudes and mentalities. Cognitive orientations, which can be
activated suddenly in extraordinary moments, are, so the author's thesis, decisive
elements in the process of mobilization. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_004_0165 |