Titre | L'exclusion : Généalogie d'un paradigme social | |
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Auteur | Serge Paugam | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 5, 1997 Le Social en questions | |
Rubrique / Thématique | I. Études |
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Page | 129-155 | |
Résumé |
L'exclusion est devenue en France un paradigme social. Ce mot révèle, en effet,
un problème général à partir duquel la société dans son ensemble prend conscience
d'elle-même et cherche des solutions aux maux dont elle souffre. Il renvoie en même
temps aux angoisses de nombreuses franges de la population, inquiètes face au risque
de se voir un jour prises dans la spirale de la précarité, et exprime le sentiment presque
généralisé d'une dégradation de la cohésion sociale. Après avoir rappelé les principaux
facteurs de l'émergence de ce paradigme, cet article tente à la fois d'expliquer son
caractère équivoque et les malentendus qu'il entretient parfois dans le débat social et de
formuler les éléments d'une réflexion sur les conditions de son usage en sciences
sociales et sur les apports de la recherche. Il aboutit à la conclusion selon laquelle la
notion commune d'exclusion est inévitablement placée au cœur du débat social et ne
peut pas être en cela une catégorie de la pensée scientifique. Mais, en raison justement
de sa diffusion dans le grand public et son entrée dans la sphère des politiques sociales,
elle ne peut être évacuée par les chercheurs qui entendent analyser comment chaque
société se régule par le rapport qu'elle instaure entre elle et les populations qu'elle
considère comme « pauvres » ou « exclues ». C'est en ce sens que les recherches en
sciences sociales proches de la thématique de l'exclusion ne peuvent être ni totalement
étrangères aux expressions du sens commun qui expriment ce rapport social, ni totalement absorbées par elles. L'exclusion ne peut donc être pour les chercheurs qu'un
concept-horizon ou, en d'autres termes, un indicateur d'une réalité qui reste à découvrir. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Exclusion has become a social paradigm in France. This word reveals, indeed, a
general problem from which society as a body becomes aware of itself and looks for
solutions. It is also relevant of the anxiety suffered by numerous fringes of the population, worried at the prospect of being swallowed in the spiral of precariousness, and
expresses the almost general feeling of a degradation in social cohesion. After scanning
the main factors of the emergence of this paradigm, this article tries both to explain its
ambiguous character and the misunderstandings it sometimes keeps in the social debate
and to formulate the elements for a reflection about the conditions of its use in social
sciences and the contribution of research. It comes to the conclusion that the common
notion of exclusion is inevitably at the heart of the social debate and cannot, by matter
of consequence, be restricted to a category of the scientific field. But precisely because
of its diffusion to the public at large and of its entry into the sphere of social policies,
it cannot be swept away by researchers who intend to analyse how each society regulates itself through the relation it establishes with the populations it considers as
« poor » or « excluded ». It is in that sense that the research in social sciences close
to the theme of exclusion can be neither totally alien to common-sense words which
express this social relation, nor totally absorbed by it. Exclusion can therefore only be
a horizon-concept for researchers, or, in other words, an indicator for a reality that is
yet to discover. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_005_0129 |