Contenu de l'article

Titre Mourir aux colonies
Auteur Alain Quella-Villéger
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 6, 1998 Violences
Rubrique / Thématique
I. Études
Page 37-45
Résumé Les violences « dites » en littérature témoignent de certaines représentations du monde et relèvent pleinement de l'histoire culturelle. À cet égard, les littératures exotique et/ou coloniale des années 1880-1930 nous ont légué un généreux inventaire d'atrocités. Il ressort que si le texte proprement exotique admet avec bienveillance et voyeurisme des violences qui sont éléments d'un décor et signes d'altérité, le récit colonial fait plutôt l'éloge des violences héroïques et patriotiques – comme la guerre –, « bonnes » donc par opposition aux barbaries indigènes. À partir d'un corpus représentatif, et au-delà de l'inventaire typologique de ces violences (autour de la mort notamment), il faut s'interroger autant sur le lecteur que sur le narrateur, et son accord ambigu avec les violences acceptées (vertueuses ou sacrificielles), redoutées (supplices, anthropophagie par exemple), voire symboliques (violences à l'ordre établi, y compris l'ordre colonial). Ces textes de fiction rappellent combien les violences elles-mêmes sont le reflet de la relativité des valeurs et de l'histoire du goût.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In Literature, « related » violences testify of some representations of the world, and are fully part of cultural history. From the 1880's to the 1930's, exotic and/or colonial literacy left us a fertile inventory of atrocities. What emerges is that the strictly exotic text admits violence with benevolence and voyeurism as part of the setting and sign of radical difference, whereas the colonial narration rather praises heroic and patriotic violence -like in wartime-, therefore « good » violence as opposed to native cruelty. From a representative corpus of texts, and beyond typological inventory of these violences (about death mostly), we must sound the reader and the narrator about their ambiguous agreement with accepted violence (related to either virtue or sacrifice), feared violence (torture, cannibalism, for instance), or symbolic violence (as regards to the established order, including the colonial state). These works of fiction reflect how much violence is relevant of the relativity of values and the history of taste.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_006_0037