Titre | La réinvention du foot en Italie | |
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Auteur | Pierre Lanfranchi | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 7, 1998 Football & Sociétés | |
Rubrique / Thématique | I. Études |
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Page | 49-65 | |
Résumé |
Le football commence à s'implanter en Italie au cours de la dernière décennie
du XIXe siècle. Deux modes de diffusion du jeu bien distincts et souvent antagonistes peuvent être identifiés. Dans les grandes villes du nord de la péninsule,
Gênes, Turin et Milan, les courants anglophiles de la bourgeoisie d'affaires s'associent à des étrangers (Suisses, Britanniques, Autrichiens) employés comme cadres
dans l'industrie pour fonder les premiers grands clubs de « Football » (AC Milan,
Genoa, Torino, Inter). Ils interprètent le football comme un élément de distinction
et d'affirmation de la modernité anglophile. L'autre voie de pénétration passe par
les sociétés de gymnastique qui introduisent dès 1893 des compétitions de football.
Elles voient dans le jeu, la « palla al calcio », le successeur des pratiques romaines
ou du « calcio fiorentino » pratiqué au XVIe siècle. Quand le football est un sport
hivernal, pour les sociétés de gymnastique, le « calcio » est un sport estival réservé
aux seuls Italiens. Elles recrutent essentiellement dans les bourgades du Nord-Est,
du Piémont et de la Lombardie. Pendant deux décennies, jusqu'à la Première
Guerre mondiale, les conflits entre les deux groupements révèlent des luttes plus
profondes entre deux conceptions de la nation, de l'économie et du sport. Le
compromis à l'italienne qui donnera naissance à la Federazione italiana giuoco
calcio, les querelles de clocher et la nationalisation progressive du jeu dans les
années Vingt devaient permettre au calcio de s'affirmer pendant les vingt années du
Fascisme comme l'une des réalisations essentielles de la Révolution nationale. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Football started to become established in Italy during the last decade of the 19th century. Two distinct and often antagonist modes of introduction of the game can
be identified. In the big cities of the north of the peninsula, Genoa, Torino and
Milan, the anglophile trends of industrial bourgeoisie associated with foreigners
(Swiss, Britons, Austrians) employed as executives in industries to found the first
big « foot-ball » clubs (AC Milan, Genoa, Torino, Inter). They regarded football as
an element of distinction and assertion of the modernity to be anglophile. The other
way of introduction was through gymnastic societies which organised football
compétition as soon as 1893. They saw in the game of the « palla al calcio » the
successor to Roman practices or of the « calcio fiorentino » popular in the 16th century. Whereas foot-ball is a winter sport for the gymnastic societies, « calcio » is
a summer sport, reserved to Italians only. They enrolled essentially in northeast
boroughs, in Piedmont and Lombardy. During two décades, until World War I,
conflicts between the two groups revealed deeper struggles between two different
conceptions of nation, economies and sports. The agreement in the Italian way
which led to the création of the Federazione italiana giuoco calcio, the petty feuds
and the progressive nationalisation of the game in the twenties, allowed calcio to
assert itself as one of the essential achievements of the national Revolution during
the twenty years of Fascism. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_007_0049 |